Le vingt-sixième épisode du podcast Automobile Propre est disponible à l’écoute sur toutes les plateformes.
Un numéro en direct du salon EVS35 de la voiture électrique et de l’électromobilité qui se tenait à Oslo en Norvège cette semaine.
Rien de très étonnant à ce que ce salon ait pris ses quartiers en Norvège, le pays leader mondial, et de loin, en matière de transition vers les mobilités électriques.
Sachez en effet qu’en Norvège, la voiture électrique a représenté 64,5 % des ventes de voitures particulières en 2021. Mieux, si l’on ajoute les hybrides rechargeables, la part des véhicules électrifiés atteint 86,2 %, soit près de 9 voitures particulières vendues sur 10. Par comparaison, nous étions en France à 10% sur la même période.
Alors bien sûr, cette transition très rapide a été largement favorisée par une politique très volontariste, faite de ristournes fiscales et de suppression de la TVA à l’achat. En Norvège, posséder une voiture zéro émission offre également le privilège de pouvoir rouler sur les voies réservées aux bus, de ne pas payer le stationnement ni les péages urbains, ou encore les voyages en ferry.
Un avantage de 14 000 euros par voiture
En moyenne, on estime que les avantages à l’achat représentent environ 14 000 euros par voiture. Une politique rendue possible par un paradoxe économique, à savoir le fait que ce pays de 5,4 millions habitants est l’un des premiers producteurs de pétrole au monde, ce qui lui assure une richesse bien supérieure à celle de ses voisins européens.
Et cela se voit sur les routes, où l’on a presque l’impression qu’une voiture sur deux est électrique, avec une grande diversité de modèles, souvent luxueux. Ici on voit autant de Tesla que de Clio chez nous, et les parkings privés ou publics sont fréquemment équipés d’un alignement impressionnant de bornes de recharges.
C’est donc dans ce contexte que le salon EVS35, la principale manifestation de ce genre dans le monde, se tenait à Lillestrom, à quelque 30 km d’Oslo.
Un salon qui réunit à la fois des marques de voitures électriques, mais aussi et surtout les principales entreprises qui composent l’écosystème de l’électromobilité, qu’il s’agisse de fournisseurs d’énergie, d’opérateurs de charge ou de fabricants de solution de recharge, de bornes, de terminaux de paiement, ou enfin de périphériques comme les prises ou les câbles.
Côté constructeurs, quelques-uns étaient présents, comme Ora, Xpeng, MG, Polestar ou Vinfast mais ce n’était pas la folie non plus puisque les grandes marques – et notamment les constructeurs historiques européens ou américains – n’avaient pas fait le déplacement.
En revanche, de nombreuses start-ups étaient présentes, comme le français Electra, prouvant que ce secteur en forte progression est aussi celui de l’innovation et qu’il y a de la place pour des entreprises agiles.
Justement, parmi les nouveautés qui ont retenu mon attention, il y a ce nouveau terminal de paiement unique présenté par VISA, qui permet aux opérateurs de stations de recharge de ne pas avoir à installer un TPE par borne, mais seulement un par station, qui peut en outre gérer le paiement de nombreux services annexes.
J’ai beaucoup aimé aussi le Podbike, ce vélo électrique fermé à quatre roues qui permet de se déplacer comme à vélo, mais dans un cockpit étanche et protégé, et dans un relatif confort puisque l’on est assis comme dans une voiture. Un produit conçu par une entreprise norvégienne.
Enfin, côté auto, la Xpeng P7 m’a impressionné par ses prestations et sa finition de berline premium, avec notamment ses portières avant à ouverture électrique en élytre. Mais le coup de coeur va indéniablement à la petite Ora Cat, une adorable citadine très bien finie et équipée, qui risque de faire un malheur sur les routes européennes, et qui pourrait bien aussi faire de l’ombre à la Fiat 500e et à La Mini électrique. Et ce n’est pas un de ces nombreux concepts sans lendemain puisque l’Ora Cat est déjà commercialisée en Grande Bretagne.
VinFast, le petit nouveau qui n’a peur de rien
Et puis il y a VinFast, ce constructeur vietnamien – oui vous avez bien entendu – qui présentait en avant-première en Europe 3 voitures électriques, les VF7, VF8 et VF9. Soit 3 SUV dans les segments C, D et E, donc compact, intermédiaire, et un vaisseau amiral de 7 places, avec plus de 580 km d’autonomie annoncée.
VinFast n’est pas très connu ici – c’est un euphémisme – mais ne cache pas ses ambitions de conquérir rapidement et massivement les marchés européen et américain. Il faut dire que si le groupe Vingroup est inconnu au bataillon dans le secteur automobile, ce n’est pas un nouveau venu puisqu’il s’agit d’un de ces consortiums géants comme seule l’Asie sait en produire, présent dans de nombreux secteurs comme l’immobilier, l’hôtellerie et de nombreux autres. Un conglomérat qui compte pas moins de 48 filiales dans le monde, faisant vivre plus de 45 000 salariés.
Bref, Vingroup est présent dans presque tous les domaines de la vie quotidienne des vietnamiens et semble, avec Vinfast, vouloir étendre son terrain de jeu à l’international. Et pour la petite histoire, sachez que Vingroup a été fondé en 1993 en… Ukraine, et que l’histoire de son créateur et de l’entreprise sont assez originales.
VinFast présentait donc ses 3 nouveaux modèles sur le salon, dont le VF8 et le VF9, déjà disponibles à la commande, et dont les livraisons débuteront au dernier trimestre 2022 en Europe, avec trois pays cibles pour démarrer : la France, l’Allemagne et les Pays-Bas.
L’occasion de faire le point avec Jean-Christophe Mercier et Thomas Chrétien, respectivement Vice-Président et Directeur Marketing et Communication de VinFast Europe, notamment sur la stratégie de développement européenne. Une stratégie qui passe entre autres par une politique ambitieuse d’ouverture de cinquante Stores et Showrooms dans les prochains mois, dont une vingtaine en France.
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