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Power Dot a détaillé les objectifs de sa dernière levée de fonds pour l’installation de bornes de recharge. La start-up a investi 150 millions d’euros pour améliorer le réseau européen, et surtout français.
C’est un des investissements les plus colossaux autour des bornes de recharge pour voitures électriques en Europe. Power Dot veut augmenter le nombre de points de charge en France, pays en retard sur le déploiement.
Matthieu Dischamps, le directeur général de l’entreprise, a d’abord expliqué les chiffres qui ont mené à cet investissement. Dans l’Hexagone, on trouve 5,5 bornes tous les 100 km, contre 20 en Allemagne et 15 au Portugal.
Selon lui, la fracture territoriale pourrait mener à des problèmes similaires à ceux du déploiement de la fibre optique. Dès lors, Power Dot veut démocratiser les bornes dans tout le territoire, sur les lieux de passage.
Le réseau de recharge n’est pas adapté, selon Matthieu Dischamps, aux lieux de passage. De plus, les bornes ultrarapides représentent 8 % du réseau en France, contre 16 % en Allemagne et 18 % au Portugal.
Ainsi, Power Dot veut permettre aux usagers de recharger pendant leurs courses ou leur repas. Cela oblige à adapter la vitesse de recharge au temps de passage. L’implantation des bornes concernera principalement les centres commerciaux, magasins et restaurants.
Dans un fast food, il y aura par exemple des points de recharge ultrarapides pour permettre un plein d’électricité en 10 ou 15 minutes. Sur un parking de supermarché, avec un temps de passage de 30 à 45 minutes, il y aura un mix de recharge rapide et ultrarapide.
À lire aussiElectra veut déployer 1 000 bornes de recharge rapide en FranceDans un centre commercial, avec des temps de passage d’une à deux heures, plusieurs puissances seront disponibles pour trouver celle adaptée au temps de passage.
Pour la recharge ultrarapide, Power Dot annonce 15 à 16 euros pour une borne de recharge rapide. Pour un véhicule thermique, la même distance revient à 28 euros selon Matthieu Dischamps.
De plus, la start-up promet d’utiliser l’argent de cet investissement pour entretenir son réseau. Son objectif à ce niveau est de permettre à ses usagers de trouver des bornes fonctionnelles à chaque station.
Power Dot explique avoir la volonté de développer le réseau dans les commerces, sans coûts pour les professionnels. Les magasins doivent avoir 5 % de places comportant des bornes, mais les investissements sont colossaux. C’est là que l’entreprise entre en jeu.
Ses chiffres de déploiement sont solides et vont se développer dans les prochains mois et les prochaines années. Il y a 490 sites en cours de déploiement en un an et demi, et Power Dot vise a minima 7 000 points de recharge rapide sur le territoire français en 2025. Dès la fin d’année 2022, il y aura 800 points de recharge rapide opérationnels.
Power Dot accélère son rythme, avec une dizaine de nouveaux sites actifs chaque semaine. Quarante-huit sont déjà équipés, et chaque station propose entre quatre et six points de recharge rapide.
À lire aussiCharge rapide : ces 3 opérateurs qui font la course en têteMais si Power Dot veut démocratiser la borne de recharge sur tout le territoire, les entreprises et logements personnels ne sont pas au programme. Ce n’est pas une priorité, mais cette possibilité sera évaluée s’il y a un déficit d’infrastructure à ce niveau.
Pour le moment, Power Dot vise vraiment les lieux de passage réguliers dans des zones peu desservies. Cela permet ainsi d’éviter aux usagers des kilomètres de détours.
Les investissements de Power Dot promettent d’en faire un acteur majeur de la recharge de voiture électrique en France. L’entreprise s’est lancée en 2018 sur un marché pilote, le Portugal.
Ce petit pays en avance sur la mobilité électrique a permis de tester le modèle d’opérateur investisseur. Après un grand plébiscite au Portugal, puisque Power Dot est devenu le deuxième plus gros réseau dans le pays, la firme a débarqué en France en septembre 2020.
En 2021, Power Dot a investi 25 millions d’euros en France et au Portugal. Depuis, l’entreprise s’est lancée en Espagne, en Pologne, en Belgique et au Luxembourg. En Pologne, elle s’apprête d’ailleurs à devenir le réseau principal de recharge.
« Il y a énormément à faire en France et dans d’autres pays. En France, le réseau est sous-développé, il y a un énorme déficit à combler. On a une mission très importante à remplir, mais ce n’est pas exclu que d’autres pays nous sollicitent. »
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