Apple rêve de construire sa propre voiture électrique depuis 2014, et prévoit toujours qu’elle devienne réalité prochainement. Cela pourrait arriver à l’horizon 2024 au plus tôt, voire en 2027. Le ‘Project Titan’, c’est son nom en interne, est en tout cas au centre des attentions du fabricant de téléphones, tablettes et ordinateurs.
Apple est devenu depuis près de 15 ans un leader sur le marché de la téléphonie avec l’iPhone. Les fameux iMac, leurs dérivés et leurs descendants occupent également une part de marché importante dans le monde de l’informatique.
Mais si la marque de Cupertino se satisfait de son statut sur le plan des technologies qu’elle maîtrise, elle aimerait désormais jouer un rôle dans l’automobile. Apple souhaiterait devenir un acteur majeur de la transformation du marché vers l’électrique et les véhicules autonomes.
La possibilité de créer et développer une voiture Apple fut imaginée par Steve Jobs lui-même, quelques temps avant qu’il ne soit touché par des problèmes médicaux. Le souhait de se lancer dans le milieu de l’automobile remonterait à 2008. Apple venait de se lancer avec succès dans la téléphonie, et Jobs voulait étendre son empire.
Entre le départ de Jobs, son décès et sa succession, Apple ne reviendra sur cette idée qu’en 2014. Le PDG de la marque, Tim Cook, a officiellement approuvé le projet en 2014. Il l’a alors confié au vice-président Steve Zadesky, un ancien ingénieur Ford.
Durant les mois qui ont suivi, Apple a massivement recruté des ingénieurs, au point d’éveiller la curiosité d’Elon Musk. « Il est assez difficile de cacher quelque chose si vous engagez un millier d’ingénieurs pour le faire », avait déclaré le PDG de Tesla.
En 2017, Apple poursuit son travail, notamment sur les systèmes autonomes. La marque évalue en parallèle la viabilité du projet Apple Car, afin de décider s’il faut continuer ou non les dépenses liées. L’autre possibilité est alors l’implication de la marque dans les technologies autonomes en tant que simple fournisseur.
Dans le même temps, Apple lance aussi des navettes autonomes sur son campus et ses bureaux. Un an plus tard, Apple pointe au troisième rang du nombre de permis délivrés pour des véhicules autonomes. La marque en possède 70, derrière les 88 de Waymo et les 175 de Cruise, la filiale de General Motors.
Mais en parallèle, la firme manœuvre en coulisses en se séparant d’employés du ‘Project Titan’, et acquiert la start-up de véhicules autonomes Drive.ai. Après ces deux décisions en 2019, Apple prévoit un lancement de l’Apple Car en 2024 et veut travailler avec un constructeur.
Durant ses longues années de développement, axées sur la conduite autonome, Apple n’a pas progressé autant que souhaité sur l’architecture de sa voiture électrique. Et pour cause, créer une plateforme, développer un groupe motopropulseur et des batteries est plus coûteux et complexe que prévu.
Apple se heurte aux réalités du monde de l’automobile, et réfléchit désormais à s’associer avec un constructeur de voitures. Des discussions avaient eu lieu autour des navettes autonomes en 2018, notamment avec BMW, Mercedes, ou encore le Chinois BYD.
C’est donc vers un autre partenaire potentiel que la marque s’est tournée début 2021, Apple ayant négocié avec Hyundai Motor Group. Des discussions ont eu lieu à la fois avec Hyundai et Kia. Un accord avec Apple était tout proche, la firme ayant donné son aval pour investir trois milliards d’euros dans Kia, tout en utilisant l’usine du constructeur coréen à West Point, en Géorgie.
Mais Apple n’a pas apprécié que les médias coréens soient informés quasiment en temps réel de l’avancée des tractations. L’accord entre Apple, Kia et Hyundai est tombé à l’eau, après que la marque à la pomme a décidé de suspendre les discussions. Désormais, Apple négocierait avec d’autres constructeurs, toujours dans l’espoir d’utiliser une plateforme existante.
L’autre possibilité serait pour Apple d’utiliser la plateforme développée par Foxconn, un de ses fournisseurs pour l’iPhone. Le géant thaïlandais a présenté en octobre 2020 une plateforme pour voitures électriques, dans le but de devenir un acteur majeur sur le marché dans les cinq à sept années.
Nul doute qu’Apple verrait d’un bon œil la possibilité de travailler de concert avec un de ses plus importants sous-traitants pour son projet d’Apple Car. Si le projet se concrétisait de cette manière, il pourrait alors utiliser les systèmes autonomes développés par Apple pour en faire une voiture électrique et autonome.
Enfin, une autre option serait de se lier à la start-up Canoo, qui a développé une voiture et un utilitaire autonomes. Apple réfléchissait même récemment à racheter simplement Canoo, mais la petite entreprise pourrait rester indépendante en cas d’accord.
En dépit de l’absence d’un partenaire technique, les spéculations vont bon train autour des caractéristiques techniques de l’Apple Car. Fin 2020, des employés anonymes liés au projet assuraient auprès de Reuters qu’Apple avait la capacité de produire une batterie révolutionnaire pour sa voiture.
La batterie en question se composerait de cellules LFP (lithium-fer-phosphate), à l’image de celles produites par CATL pour la Tesla Model 3. Rien de plus n’a fait surface, et ces employés n’ont donné aucune autre précision sur le sujet.
Il n’y a aucun doute quant au fait que cette voiture serait extrêmement développée sur le plan technologique. A l’image de Google avec sa plateforme spécialisée Android Automotive, la marque américaine pourrait utiliser une version poussée de l’Apple CarPlay comme système d’info-divertissement pour la voiture.
Lancé en 2014, le projet devait voir le jour en 2019 ou 2020. Le temps nécessaire au développement d’un tel concept, ainsi que la mise en place d’une équipe et ses nombreux remaniements, ont fait prendre du retard au projet.
Aujourd’hui, le projet est espéré pour 2024 par la marque, mais il y a un grand nombre d’inconnues autour de sa structure. Le temps de développement qu’il faudra ajouter une fois que ces décisions seront prises rendent cette date limite peu probable. L’autre deadline annoncée se situe à l’horizon 2027 et semble donc bien plus réaliste.
A l’heure où l’on ne connait pas sa plateforme et l’ensemble de ses technologies, il est évidemment difficile d’évaluer un prix pour la voiture conçue par la firme californienne. Mais il est déjà évident que l’entreprise visera une arrivée sur le marché de l’automobile électrique premium, et qu’elle s’alignera certainement sur la gamme tarifaire de Tesla.
Compte tenu du prestige que cherche à véhiculer la firme de Steve Jobs via ses produits, on peut sans hésiter imaginer une AppleCar plus proche des gammes de prix des Tesla les plus chères. Si elles sont équipées d’un système entièrement autonome et présentent des caractéristiques compétitives, il ne serait pas étonnant que la voiture ornée du logo à la pomme puisse dépasser un tarif à six chiffres.
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