La Suisse réfléchit à deux taxes sur les voitures électriques, sur l’électricité ou les kilomètres parcourus. L’objectif est de compenser la diminution du roulage des voitures thermiques dans le pays.

Alors que la plupart des pays d’Europe mettent le cap sur la voiture électrique, la Suisse inverse la vapeur. Une première décision l’an dernier avait montré la volonté du pays de temporiser la transition.

L’an dernier, le Conseil fédéral avait supprimé l’exonération fiscale sur les voitures électriques. Le pays avait été visionnaire, puisque cet avantage était en place depuis 1997.

Mais il avait jugé que les prix des véhicules ‘zéro émission’ avaient assez baissé pour s’en passer. Seulement, les dirigeants suisses veulent aller plus loin pour compenser la diminution des véhicules thermiques.

Car, en Suisse, les propriétaires d’un véhicule paient un impôt chaque année. Son taux varie selon le canton de résidence, et cela peut aller jusqu’à 4 ou 5 % du prix du véhicule.

Le calcul s’effectue selon la cylindrée, le poids total, la puissance et les émissions de CO2. Mais les véhicules électriques subissent moins cet impôt. Selon les cantons, il est réduit, voire annulé.

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Des pertes financières massives

Mais la diminution des voitures thermiques a fait des dégâts l’an dernier. En effet, on estime à 300 millions de francs suisses les pertes générées par cette transition l’an dernier.

Aussi, l’Office fédéral des routes a décidé de réfléchir à deux solutions pour taxer les voitures électriques. Le but est justement de limiter les pertes liées aux voitures thermiques.

La première idée serait de taxer les kilomètres que parcourt un véhicule. Mais cette solution serait très difficile à mettre en œuvre, car la Suisse ne peut pas taxer les kilomètres parcourus à l’étranger.

Cela imposerait donc de placer un traceur sur les véhicules, pour pouvoir suivre le kilométrage. Il y aurait donc tout un cadre juridique à tracer pour encadrer l’exploitation des données.

L’autre solution serait de taxer l’énergie que consomme la voiture électrique. Il s’agirait d’une taxe au kWh, mais la mise en place serait certainement délicate. Car en Suisse, l’électricité peut provenir de sources privées, c’est-à-dire des panneaux solaires de particuliers.

Cela laisse en suspens un grand nombre de questions, auxquelles l’Office fédéral des routes doit répondre. Il a d’ailleurs promis de consulter des spécialistes pour étudier les solutions viables.