AccueilArticlesInterview : C’Pro adopte les voitures électriques et hybrides rechargeables

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Pour les entreprises, s’atteler à la migration des flottes de véhicules n’a rien d’évident. Ce qui coince ? Devoir répondre aux exigences gouvernementales tout en évitant d’alourdir le coût total de possession (TCO). Lydie Genet détaille la toute récente conversion branchée de C’Pro.

Les obligations de la loi Lom

Pour rappel, la loi d’orientation des mobilités impose aux entreprises de verdir leurs flottes à l’occasion du renouvellement des véhicules.

Des échéances associées à des quotas en modèles à faibles émissions ont été définies dans une feuille de route qui démarrera en 2022.

Cette dernière sera applicable à toutes les entreprises qui disposent d’un parc de plus de 100 voitures particulières et/ou utilitaires légers, y compris les loueurs de véhicules à courte ou longue durée, les sociétés de taxis et les VTC.

Quotas

Pour les voitures particulières dès le début de l’année 2022, et les utilitaires légers à compter du 1er janvier 2023, une part minimale de 10% devra être réservée, lors du renouvellement annuel de la flotte, aux modèles émettant au maximum 60 grammes de CO2 au kilomètre. En plus des électriques à batterie de traction ou équipés d’une pile hydrogène, une grande majorité d’hybrides rechargeables sont éligibles.

Les quotas seront revus à la hausse par palier : 20% en 2024, 35% en 2027 et 50% en 2030.

« Chez C’Pro, nous avons décidé de ne pas attendre 2022 pour commencer à introduire dans nos flottes ces véhicules », commente Lydie Genet, gestionnaire de parc automobile.

Flotte de 1.500 véhicules

« Entreprise spécialisée en solutions d’impression, d’informatique et de télécoms, C’Pro compte au niveau national une flotte de 1.500 véhicules qui se répartissent dans 105 agences. Elle se compose pour moitié d’utilitaires et de modèles Société, et pour le reste de voitures particulières exploitées par des commerciaux et techniciens », chiffre Lydie Genet.

Le tiers du parc est concentré en Auvergne-Rhône-Alpes, berceau de l’entreprise. C’est sur ce territoire que notre interlocutrice cumule les fonctions de gestionnaire de parc. « Je m’occupe aussi pour toute la France de la gestion des contrats de location longue durée avec les constructeurs et les sociétés spécialisées », complète-t-elle.

Au final, l’entreprise possède peu de véhicules en propre : 90% de la flotte est à disposition sous forme de LLD.

Nouvelle stratégie pour 2020

« Notre entreprise qui dégage un chiffre d’affaires annuel de 500 millions d’euros a bien survécu au confinement. Cette épisode ne retardera pas notre nouvelle stratégie en matière de flotte qui prévoit l’arrivée de véhicules électriques, hybrides rechargeables et de modèles équipés d’un kit pour fonctionner au bioéthanol. Une conséquence cependant du Covid-19 : une nouvelle organisation pour identifier les collaborateurs qui essaieront les premiers les voitures que nous venons d’ajouter à notre catalogue ‘Green’ et qui satisfont aux nouvelles normes », explique Lydie Genet.

« C’est notre PDG fondateur [NDLR : Pieric Brenier] qui a été pionnier de l’électrique chez C’Pro, avec une Tesla. Depuis, les 14 agences en Auvergne-Rhône-Alpes ont été équipées de bornes de recharge. Elles sont déjà prêtes à recevoir des VE », poursuit-elle.

Catalogue Green 2020 C’Pro

« Pour nos agents commerciaux et techniques, nous fixons chaque année dans un catalogue la liste des modèles qu’ils peuvent choisir en fonction de l’utilisation des véhicules et du kilométrage : urbain, périurbain, routes et autoroutes », révèle notre interlocutrice.

« En usage urbain, comme c’est le cas pour 30% de nos collaborateurs, nous proposons désormais des électriques à côté de l’hybride simple. En plus des modèles à essence, nous venons d’ajouter une hybride rechargeable pour ceux qui ont une utilisation périurbaine de leur voiture professionnelle. Pour l’instant, nous restons sur des modèles diesel ou essence dans la dernière catégorie », détaille-t-elle.

« En prévision de notre catalogue Green, nous avions gelé les renouvellements de véhicules pour 2020 », précise-t-elle.

Les modèles

« Afin de déterminer quels modèles retenir à notre catalogue annuel, nous réalisons une étude TCO qui comprend la location, la fiscalité, l’assurance, la consommation, etc. En procédant ainsi, nous nous sommes aperçus que la Peugeot e-208 correspond à nos besoins. Nous avons ajouté la Renault Zoé. Dans les périurbaines, nous avons retenu comme hybride rechargeable le Peugeot 3008 », rapporte Lydie Genet.

« Nous ne travaillons qu’avec 4 marques : Peugeot, Citroën, Renault et Toyota. C’est pourquoi l’hybride qui complète notre catégorie dédiée aux urbaines est une Toyota Yaris, fabriquée en France. Il faut aussi que les modèles soient proposés par les sociétés de leasing avec lesquelles nous travaillons, en particulier One Lease », souligne-t-elle.

Options et durée d’utilisation

Et du côté des options ? « Afin de ne pas alourdir les véhicules, et par conséquent leur impact carbone à l’utilisation, nous avons pris l’habitude de ne proposer que 2 options : roue de secours et peinture métallisée. Nous n’avons rien changé pour l’instant concernant les voitures électriques, même s’il est vrai que l’ajout d’options ne changerait rien en termes d’émissions de CO2 », nous répond la gestionnaire de parc.

« Nos collaborateurs conservent 30 mois ou 90.000 kilomètres leurs véhicules s’ils roulent beaucoup, ou 48 mois et 120.000 km dans le cas contraire », chiffre-t-elle.

« A noter que des commerciaux peuvent rouler beaucoup en restant dans un secteur restreint, quand des techniciens qui se déplacent plus loin mais restent en intervention 1 heure ou plus totaliseront moins de kilomètres à l’année », modère-t-elle.

Test préalable à l’adoption d’un VE

« Nous avions programmé dans l’entreprise une vaste opération de tests des voitures électriques. Du fait de la crise sanitaire, elle a été annulée. En revanche, nous avons identifié 30 personnes réparties sur plusieurs agences qui correspondent au profil d’utilisateurs de VE et sont sur le point de changer de véhicule. Pour eux, un essai de 2 mois d’une voiture électrique est prévu », indique Lydie Genet.

« Avec cette phase, nous cherchons à identifier si ces collaborateurs, lorsqu’ils parcourent au moins 20.000 kilomètres par an, sont prêts à adopter l’écoconduite spécifique à l’usage d’un modèle électrique. Nous réorientons vers une Toyota Yaris ceux qui conduisent très lourdement ou n’arrivent pas à se familiariser avec un VE », justifie-t-elle.

Mixité

« A ce jour, notre parc est composé à 99% de véhicules diesel. Nous avançons à petits pas pour migrer notre flotte vers des modèles plus vertueux. C’est pourquoi nous testons plusieurs types d’énergie ou de configurations de motorisations. Il faut que les entreprises aillent vers une mixité de solutions, ne se ferment pas de portes, et fassent des tests pour obtenir des retours spécifiques à l’utilisation des flottes chez elles », conseille la gestionnaire de parc.

« Chez C’Pro, nous avons déjà pu nous rendre compte à l’usage que l’hybride simple n’est pas si efficace. Pour l’électrique, nous avons encore des doutes. Il nous faut encore clarifier le volet fiscal, notamment en ce qui concerne l’utilisation des voitures pour des besoins personnels, comme nous le permettons. Il y a aussi la question de la recharge pour ceux qui résident en appartement », témoigne-t-elle.

« Nous testons actuellement 5 véhicules flexifuel qui fonctionnent au bioéthanol grâce à des kits ajoutés. Et ce grâce à One Lease qui est la seule société de leasing à permettre cette opération. Peut-être évaluerons-nous aussi le GNV à l’avenir », réfléchit-elle.

Télétravail

« Avec le confinement, nous avons pu observer les conséquences du télétravail pour ceux qui ont pu procéder ainsi. Cette formule a plutôt bien fonctionné chez C’Pro. Avec moins de frais financiers, et une baisse de CO2 pour l’entreprise, l’activité s’est relativement bien maintenue. Nous conserverons peut-être le télétravail 1 ou 2 jours par semaine pour les personnes éligibles », envisage Lydie Genet.

« Plus on se rapproche du 0 kilomètre avec un même niveau d’activité, mieux c’est au final », conclut notre interlocutrice.

Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Lydie Genet pour sa réactivité et le temps pris à répondre à nos questions.

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