La suite de votre contenu après cette annonce
Star des ventes en France, le Mercedes GLC 300e se renouvelle. Et il présente une fiche technique qui pourrait faire rougir une citadine électrique.
A l’instar de nombreux concurrents, le Mercedes GLC se décline aussi avec une motorisation hybride rechargeable. Après une première mouture à succès, le SUV se renouvelle entièrement. Et si le style évolue dans la continuité, le GLC 300e marque un tournant avec une fiche technique impressionnante, qui n’a plus rien à envier à celle d’une citadine électrique. Voilà qui nous a donné une bien drôle d’idée avec ce SUV hybride rechargeable. Après cette démonstration absurde, c’est désormais au tour du Supertest.
À lire aussiEssai – Mercedes EQE 350+ : les temps de recharge et de voyage de notre SupertestDans le sillage de la nouvelle Mercedes Classe C, le GLC emprunte donc à la berline la nouvelle plate-forme MRA. Il adopte aussi la motorisation hybride rechargeable dont la fiche technique atteint des sommets. Mais le SUV pousse les potentiomètres encore plus loin puisqu’il reçoit désormais sous son plancher une batterie de 31,2 kWh de capacité brute ! C’est 5,2 kWh de plus que la berline, et 17,7 kWh de plus que la précédente mouture.
Cette gigantesque batterie peut assurer jusqu’à 126 km d’autonomie sur le cycle WLTP dans cette configuration AMG Line, voire 130 km en ville. On remarque déjà ici le faible écart entre les deux cycles, quand la procédure ville est censée donner plus d’autonomie en temps normal. On va y revenir. Dans tous les cas, voilà qui repousse d’autant plus l’utilisation du 4-cylindres 2.0 l essence de 204 ch. Celui-ci est associé à une machine électrique de 136 ch, pour un total combiné de 313 ch et 550 Nm de couple. L’ensemble est envoyé aux quatre roues via la boîte automatique 9G-Tronic. Si le mode Electric permet de filer jusqu’à 140 km/h, la fonction Hybrid peut aller chercher les 217 km/h et un 0-100 km/h en 6,7 s. Des chiffres pas si affolants finalement en raison d’une masse de 2 280 kg à vide !
Bref, ainsi doté, le Mercedes GLC 300e affole les compteurs de l’administration. Son facteur d’utilité lui permet ainsi d’abaisser sa consommation pondérée à 0,6 l/100 km pour 13 g/km de CO2. Impensable et illogique pour un véhicule motorisé. Cependant, notons l’honnêteté de Mercedes qui communique, timidement toutefois, les valeurs de consommation sur le cycle Charge Sustaining, où le GLC présente une moyenne de 8,1 l/100 km pour 183 g/km de CO2. On le met sur nos routes pour faire le point en conditions réelles.
La gestion de l’énergie du Mercedes GLC est configurée de manière tout a fait traditionnelle. Cela signifie que le mode hybride par défaut, qui s’enclenche aussi lorsque la batterie est vide, profite généreusement de la charge disponible pour réduire au maximum les consommations moyennes. Il sollicite ainsi la batterie et la machine électrique pour supporter le poids du SUV lors des fortes sollicitations, ou privilégie un mode de fonctionnement tout électrique à basse vitesse en ville par exemple. Ainsi, aucune goutte d’essence n’est passée par la pompe à essence lors de notre trajet en ville. En dehors, nous avons mesuré un appétit de 3,1 l/100 km sur route et de 3,8 l/100 km sur voies rapides. Toutefois, dans le cadre d’un usage mixte quotidien que simule notre parcours, la charge ne tiendrait pas plus de 150 km. Ensuite, ça se corse.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (l/100 km) | 3,1 | 3,8 | 0 | 2,3 |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 12,3 | 13,9 | 23 | 16,4 |
Il conviendra donc de passer par la case recharge pour continuer à profiter des meilleures consommations possibles. Car même si le GLC se conserve une généreuse réserve d’électrons, le tampon permet simplement d’atteindre les 30 km/h, sans plus, avant de passer le relais au 4-cylindres, qui se montre sous un mauvais jour. La consommation sur voie rapide se rapproche dangereusement de la barre des 8,0 l/100 km, alors qu’il n’a pas été possible de passer sous les 7 l/100 km en ville. Résultat des courses : une moyenne de 7,8 l/100 km, soit une surconsommation explosive par rapport au précédent mode de… 239 % !
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (l/100 km) | 8,4 | 7,7 | 7,4 | 7,8 |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 0 | 0 | 0 | 0 |
Le mode Battery Hold, ou plus généralement appelé eSave, se montre même un peu plus sobre. Car s’il évite d’utiliser encore le moteur électrique au delà des 30 km/h, il s’autorise plus souvent quelques écarts dans la charge de la batterie pour aider le moteur thermique. Certes plus timide, le comportement est donc assez similaire au mode Hybride par défaut dans une Prius par exemple. Tout est une question de philosophie et d’appellation.
Au final, le véhicule a réussi à consommer de la charge mais aussi à rembourser sa dette avant la fin de notre parcours. Si bien que nous avons passé la ligne d’arrivée avec le même taux de charge qu’au départ (63 %), alors que nous avons enregistré une chute à 61 % après notre parcours routier exigeant. Si ce mode n’a que très peu d’intérêt au quotidien, on vous conseille tout de même de l’activer lorsqu’il reste près de 10 % de charge dans la batterie pour limiter au mieux les consommations.
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (l/100 km) | 7,1 | 7,5 | 7,5 | 2,3 |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 0,1 | 0 | 0 | 0 |
Le Mercedes GLC 300e est doté d’une énorme batterie. Annoncé avec une autonomie de 126 km en mode électrique, nous avons mesuré un rayon d’action mixte de 105 km. Un record dans notre rubrique, qui dépasse de très loin tous les autres véhicules mesurés, qui font pâle figure avec leur batterie d’à peine plus de 10 kWh généralement.
Au terme de notre parcours, nous avons donc noté un appétit moyen de 23,5 kWh/100 km, ce qui nous a permis, entre autres mesures, d’estimer la capacité utile de la batterie autour de 24,8 kWh. Même si les kilomètres supplémentaires réalisés en dehors de notre boucle de 100 km ont permis de faire chuter la moyenne, notons que celle-ci est plus importante que la consommation enregistrée avec le Volkswagen ID. Buzz (22,7 kWh/100 km), de loin le plus gourmand dans notre base de données des Supertest électriques !
Route | Voie rapide | Ville | Total | |
Conso. moyenne A/R (kWh/100 km) | 23,5 | 23,8 | 23,1 | 23,5 |
Autonomie totale (km) | 105 | 104 | 107 | 105 |
S’il est difficile de mesurer avec précision les consommations mixtes réelles, les longs trajets permettent de lisser les écarts et de mettre en lumière le véritable appétit d’un véhicule selon que la batterie soit pleine ou vide. Ainsi, dans le premier cas, nous avons mesuré une consommation moyenne de 6,0 l/100 km aux allures légales (122 km/h de moyenne). Ici, nous avons noté une perte de 31 % de charge tous les 100 km. A contrario, avec la batterie vide et donc avec le minimum d’interventions électriques permise par le système, la moyenne est montée à 8,6 l/100 km. L’autonomie totale dans ce cas tomberait autour des 570 km.
Avec la batterie gonflée à bloc et dans le mode le plus sportif, le SUV allemand promet de libérer au maximum 313 ch pour 550 Nm de couple à travers ses quatre roues motrices. Le constructeur annonce dans ce cas un 0-100 km/h en 6,7 s et une vitesse de pointe de 217 km/h. De notre côté, avec la batterie chargée à 80 % et en mode de conduite Hybrid, nous avons chronométré un 0-100 km/h en 7,15 s, avec un 400 m D.A. en 15,17 s. Lorsque la batterie est vide, celle-ci permet toujours de bénéficier d’un boost électrique, sur une plus courte période toutefois. Mais cela permet de maintenir les performances à un niveau acceptable avec des temps de 7,33 s et de 15,48 s respectivement.
Mode | 0-100 km/h | 80-120 km/h | 400 m |
HV batterie pleine | 7,15 s | 4,67 s | 15,17 s |
HV batterie vide | 7,33 s | 4,80 s | 15,48 s |
En matière de reprise de 80 à 120 km/h, on note un chrono de 5,64 s dans le meilleur des cas. Enfin, en mode électrique, il n’est pas possible de souder la pédale au plancher sans allumer le moteur thermique. En jouant avec la limite, nous n’avons pas pu passer sous la barre des 11,79 s toutefois. Bref, ce lourd SUV surpuissant ne fait pas mieux que la Toyota Prius PHEV qui présente des chronos similaires.
Mode | 80-120 km/h |
HV batterie pleine | 5,64 s |
HV batterie vide | 6,02 s |
EV | 11,79 s |
Préférant les complications à la simplicité, le Mercedes GLC 300 met le paquet en matière de recharge. D’un côté, on retrouve le chargeur embarqué AC d’une puissance de 11 kW qui écrase déjà la concurrence. Cela lui permet de faire le 0-100 % en 2 h 45. Mais le SUV allemand dispose aussi d’un système de recharge rapide DC, rare sur ce segment. Le premier niveau plafonne à 20 kW pour préserver la batterie, et permet de remplir la jauge en 1 h 20 maximum. Le second niveau, à activer à chaque fois depuis le panneau de contrôle, libère les 60 kW de puissance. Le temps d’immobilisation total tombe à 31 minutes, mais la batterie prend de sérieux coups de chaud ! En recharge AC, les bornes publiques ont comptabilisé en moyenne 27,7 kWh, contre 26,6 kWh en recharge DC en raison des pertes moindres avec ce mode de recharge.
Difficile encore une fois d’évoquer le coût réel d’utilisation de ce SUV tant les parcours ainsi que les modes et fréquences des recharges peuvent varier. Cependant, retenons que le coût d’utilisation mixte en mode Electric pourrait varier de 6,50 €/100 km avec une recharge à domicile à près de 13 €/100 km avec les bornes lentes publiques. Avec des recharges DC, qui sont à éviter, le coût grimpe à plus de 15 €/100 km.
À lire aussiEssai vidéo – Mercedes EQE SUV 350 4MATIC AMG Line : le prix du silenceEn prenant pour base un prix moyen de 1,971 €/l de SP95-E10 au moment de notre essai, le plein coûte un total de 96,58 €, ou 82,78 € avant d’allumer la réserve. Selon nos relevés, le coût d’utilisation quotidien est de 8,90 €/100 km en prenant en compte la consommation d’énergie électrique, ou de 4,50 €/100 km si les recharges sont gratuites. Batterie vide, nous comptons un coût de 15,40 €/100 km. A noter que si l’utilisateur profite de la recharge rapide, le coût d’utilisation batterie pleine est alors supérieur à celui d’une utilisation batterie vide ! Sur autoroute, le coût pourrait varier de 13,70 €/100 km (consommation et recharge à domicile comprise) à près de 17 €/100 km avec la batterie vide.
Nous avons effectué un total de 1 642 km dans le cadre de ce Supertest avec le Mercedes GLC 300e. Au global, nous avons déversé 65,15 l d’essence dans le réservoir, portant ainsi la consommation moyenne à 3,96 l/100 km. Cependant, si nous mettons de côté notre trajet de 500 km en mode Electric, la moyenne générale s’est stabilisée à 5,70 l/100 km.
Pour devenir le roi de la catégorie, le Mercedes GLC 300e ne se permet aucune concession et embarque une chaîne de traction électrique capable de faire rougir une citadine 100 % électrique. Reste que si ces dernières affichent une masse relativement modeste, le SUV allemand frise l’indécence avec un poids de 2,3 tonnes. A cela s’ajoute une transmission intégrale par arbre mécanique et une boîte automatique à neuf rapports, soit autant d’intermédiaires qui ne favorisent pas les consommations. Voilà qui explique l’homogénéité des relevés selon les terrains : la résistance aérodynamique à haute vitesse est de toute évidence bien moins catastrophique que le poids en ville !
Heureusement, cette masse ne se sent pas vraiment volant en main si l’on ne chatouille pas les limites du GLC. Les roues arrière directrices l’aident à tourner facilement dans les rues, alors que la suspension Airmatic, plutôt spongieuse dans les modes de conduite normaux, confère un niveau de confort qui ne souffre d’aucune critique. On regrette toutefois les trous à l’accélération entre deux changements de pignons, notamment sensibles en mode Electric. Aussi, on déplore la perte de 150 l dans la soute (470 l au total) à cause de la batterie. Le sous-plancher n’est pas disponible et les câbles devront trainer dans le compartiment.
A vouloir tutoyer le monde des électriques, le Mercedes GLC 300e se brûle donc les ailes. Ses spécificités techniques ne servent pas la sobriété, alors que son système de recharge rapide, certes unique, fera inutilement grimper le coût d’utilisation déjà élevé en mode électrique, tout en compromettant la durée de vie de la batterie. Dommage, là encore, puisque tout cet équipement haut de gamme pour un PHEV a un prix : le SUV démarre au prix de 72 150 €, et peut même atteindre les 98 800 € à l’image de notre modèle d’essai AMG Line équipé de quelques options.
La suite de votre contenu après cette annonce
Notre Newsletter
Faites le plein d'infos, pas d'essence !
S'inscrire gratuitement
Focus sur Tesla24 septembre 2024
Annonce partenaire
Annonce partenaire