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Pour faire décoller la mobilité électrique, la France s’est fixée comme objectif (pour quand ?) d’atteindre les 7 millions de points de charge sur son territoire, dont 400 000 ouverts au public. En effet, pour alimenter les batteries d’un véhicule électrique ou d’une voiture hybride rechargeable, rien ne vaut une borne de recharge. Plus précisément, quelles sont ces technologies ? Vers quelle type de borne se tourner ? Quelle puissance adopter pour son véhicule ? Automobile-propre vous propose un dossier complet sur les différentes bornes de recharge pour véhicules électriques.
Les bornes de recharge pour véhicules électriques se distinguent principalement par le type de courant qu’elles utilisent, qui peut être alternatif (AC) ou continu (DC). Chaque type a ses propres caractéristiques et est plus adapté à certains usages qu’à d’autres. Quelles différences entre bornes AC et bornes DC ?
Pour un usage domestique, les bornes AC sont les plus courantes. Elles convertissent le courant alternatif en courant continu à l’intérieur du véhicule, ce qui permet de recharger la batterie. Ces bornes sont idéales pour une recharge à domicile ou au travail. Elles présentent une puissance comprise de 3,7 à 22 kW, voire 43 kW.
Les bornes DC, quant à elles, fournissent directement du courant continu à la voiture, permettant ainsi une durée de recharge beaucoup plus courte. On parle d’ailleurs de bornes de recharge rapides.
Elles sont surtout utilisées pour ce que l’on appelle les « charges de niveau 3 », également connues sous le nom de recharge rapide ou « fast-charging ». Ces stations sont souvent trouvées sur les autoroutes ou dans les stations-service, permettant aux conducteurs de recharger rapidement leurs véhicules lors de longs trajets.
Leur puissance est supérieure aux bornes de puissance 22 kW. Au-delà de 150 kW et jusqu’à 350 kW, on les nomme superchargeurs.
À lire aussiRecharger une voiture électrique : quelle différence entre AC et DC ?D’une puissance maximale de 3,2 kW, la prise sécurisée ou « prise renforcée » de type « Green Up de Legrand » est une solution de charge qui permet de brancher un véhicule électrique en toute sécurité. C’est une alternative économique à la borne et bien plus fiable que la prise domestique. En revanche, elle offre un temps de recharge assez long et n’est pas toujours adaptée si vous avez d’importants besoins de mobilité.
À noter : En déplacement, si vous n’avez pas d’autres choix que celui de la prise domestique, il faut vous munir d’un câble de recharge occasionnelle (CRO). Il est conçu pour limiter la puissance de charge à huit ampères, conformément à la réglementation en vigueur. Cela permet de réduire le risque de surchauffe dans les circuits électriques.
Outre le type de borne et la puissance, il convient de regarder la configuration d’installation à adopter. En la matière, les usagers ont le choix entre des bornes murales et des bornes sur pied.
La borne murale est communément appelée « Wallbox ». Ce nom est à l’origine celui d’un fabricant. Mais, aujourd’hui, par métonymie, on l’utilise aussi pour désigner des bornes apposées au mur.
Cette solution de recharge se fixe au mur, souvent dans un garage résidentiel ou dans un parking d’entreprise. C’est une option très répandue pour sa commodité et sa discrétion, permettant de recharger son véhicule électrique de manière efficace à domicile.
À l’inverse, les bornes de recharge sur pied sont souvent installées dans des lieux publics ou semi-publics comme les parkings extérieurs, les zones commerciales ou les copropriétés. Stations de recharge extérieure, elles sont conçues pour résister aux intempéries et au vandalisme.
Ces bornes impliquent davantage de travaux puisqu’il est nécessaire de creuser une tranchée pour les câbles et de procéder à du remblaiement.
Dans un logement individuel, le propriétaire peut faire poser une borne de recharge pour son véhicule électrique ou sa voiture hybride rechargeable. Le dispositif à choisir dépend de son installation électrique intérieure. S’il dispose d’un branchement en monophasé, il peut choisir une borne jusqu’à 7 kW. S’il dispose d’un raccordement triphasé, il peut aller jusqu’à 22 kW.
À lire aussiComment choisir sa solution de recharge à domicile ?En immeuble, l’occupant d’un appartement peut faire valoir son droit à la prise auprès du syndic et installer une borne de recharge au sein de la copropriété à ses frais. La copropriété peut également décider d’équiper le parking avec des bornes, si cela est voté par les copropriétaires en assemblée générale.
À lire aussiBorne de recharge en copropriété : guide du droit à la priseEnfin, en entreprise, il n’est pas rare de voir apparaître des bornes de recharge. Celles-ci peuvent être mises à disposition des salariés ou des clients. Elles peuvent aussi servir à recharger la flotte de véhicules de l’entreprise.
À lire aussiL’installation de bornes de recharge pour les flottes de voitures électriquesPlus la borne est puissante, plus le temps de recharge est limité. Ce sont donc les besoins de mobilité qui vont avant tout dicter le choix de la borne.
Aujourd’hui, les normes sur les prises pour les véhicules électriques sont harmonisées dans toute l’Europe. Il n’est donc pas nécessaire de prendre en compte le type de prise au moment d’acheter sa borne de recharge ou d’en sélectionner une dans l’espace public.
On en distingue deux principales :
Le « chargeur Mennekes » ou Prise Type 2 correspond à un type spécifique de connecteur électrique utilisé pour la recharge des véhicules électriques, principalement en Europe. Il est standardisé et largement adopté pour sa compatibilité entre différents modèles de véhicules électriques.
La prise Type 2 comporte sept broches, c’est-à-dire sept points de contact électrique, qui servent à transmettre le courant électrique du point de recharge au véhicule.
Elle peut gérer un courant allant jusqu’à 70 ampères (A) en configuration monophasée. En configuration triphasée, la prise peut encaisser jusqu’à 63 A. Le courant triphasé utilise trois phases électriques, permettant une distribution plus efficace et équilibrée de l’énergie, souvent utilisée pour des applications à plus haute puissance. Sa tension, mesurée en volts (V), peut atteindre jusqu’à 500 volts.
Combinant la tension et le courant, cette prise peut fournir jusqu’à 43 kW de puissance.
La prise CCS ou « prise combo 2 » possède un connecteur de Type 2, standard pour la recharge en courant alternatif. Sous ce connecteur, on trouve le connecteur Combo, spécialement conçu pour la recharge rapide en courant continu. Elle permet aujourd’hui de délivrer une puissance allant jusqu’à 350 kW. Un moyen de recharger en moins d’une heure son véhicule.
Si elles ne servent que peu dans l’Union européenne, d’autres types de prises existent. Voici un rapide panorama.
La prise « Type 1 », également appelée « SAE J1772 » ou « Yazaki » est plus répandue en Asie. Ce type de connecteur permet une recharge allant de lente à semi-accélérée, pouvant atteindre jusqu’à 7,4 kW en courant alternatif monophasé, correspondant à 32 ampères sous 230 volts.
La prise 3C, développée par l’Alliance Schneider Electric/Legrand/Scame, offrait une recharge lente à accélérée, capable d’atteindre jusqu’à 22 kW en courant alternatif avec une intensité de 32 ampères sous une tension de 230 ou 400 volts. Toutefois, cette prise a été délaissée au profit de la prise Type 2, qui est devenue le standard européen actuel.
La prise CHAdeMO est une prise de recharge pour véhicules électriques développée par un consortium de constructeurs automobiles japonais en 2010. Cette prise est particulièrement adaptée aux véhicules électriques asiatiques et permet une recharge rapide, supportant des rangs de puissance allant de 10 à 400 kW sous 1 000 volts et 400 ampères en courant continu.
En outre, la prise CHAdeMO permet d’assurer une charge bidirectionnelle, ou V2G (vehicle-to-grid). Cette technologie permet non seulement de charger le véhicule, mais aussi de renvoyer de l’énergie au réseau électrique. Cela peut constituer un moyen de soulager le réseau électrique lors de pics de consommation.
Malgré des qualités indéniables, on ne la trouve cependant que sur de très rares modèles, comme la triplette Mitsubishi i-Miev/Citroën C-Zéro et Peugeot iOn ou, plus récemment, sur les Toyota bZ4X et Lexus UX300e.
Un peu comme les téléphones portables, les voitures électriques pourraient bientôt bénéficier d’une recharge par induction, sans fil. La recharge sans fil fonctionne grâce à l’induction électromagnétique. Ce processus implique de faire passer un courant électrique dans une bobine, ce qui génère un champ magnétique. Ce champ magnétique, à son tour, induit un courant électrique dans une autre bobine située à proximité, permettant ainsi la transmission d’énergie sans contact physique direct. En matière de mobilité verte, cette technologie n’en est pour le moment qu’à ses prémices, car elle entraîne aujourd’hui des pertes trop importantes.
Afin de faciliter les déplacements des automobilistes avec des voitures hybrides rechargeables ou électriques, de nombreuses bornes de recharge dans l’espace public ont vu le jour. Selon les données d’Enedis, on compte « 120 000 points de charge sont accessibles au public » en France, dont 18 000 stations de charge rapides.
À lire aussiCarte des bornes de recharge publiques : comment les trouver et grâce à quels outils ?Les réseaux de recharge comme le réseau Ionity ou les superchargeurs Tesla se développent rapidement. Ils sont souvent intégrés aux stations-services déjà existantes. On peut ainsi les trouver en ville comme sur autoroute.
Sachez que parfois, les superchargeurs Tesla sont gratuits pour les automobilistes disposant d’une Tesla. Il s’agit d’offres promotionnelles que met régulièrement en place la marque.
De nombreux supermarchés offrent désormais des stations de recharge pour attirer et faciliter la vie des clients possédant des véhicules électriques. On peut aussi y recharger des véhicules hybrides rechargeables. Dans une optique de fidéliser la clientèle, ces dernières peuvent proposer un service de recharge gratuit ou avec des tarifs avantageux.
Sur les parkings de plus de 1 500 m², les entreprises sont dorénavant obligées d’ajouter des ombrières photovoltaïques en vertu de la loi APER. Couplées aux bornes, ces structures permettent aux automobilistes de recharger leur véhicule avec une électricité 100% renouvelable.
Les collectivités investissent également dans l’infrastructure de recharge et installent des bornes dans des lieux publics pour encourager l’adoption des véhicules électriques. Ces bornes peuvent être mises à disposition gratuitement, faire l’objet d’un abonnement ou une recharge au temps passé ou au kWh, comme les bornes Belib de la Mairie de Paris, par exemple.
Bon à savoir : Pour inciter les comportements civiques sur les bornes de recharge, de nombreux réseaux publics cherchent à limiter les véhicules tampons, des véhicules qui restent branchés de longues heures après avoir rempli les batteries. C’est pourquoi, ils peuvent facturer un prix prohibitif après une ou plusieurs heures de branchement. Attention à vous renseigner pour ne pas avoir de mauvaises surprises.
Le recours à un planificateur de trajets comme Chargemap permet de localiser facilement les bornes de recharge disponibles autour de vous, en fonction de votre itinéraire et du type de recharge nécessaire. Mise à jour régulièrement pour refléter les nouvelles installations, elle recense l’ensemble des bornes sur les réseaux de recharge en Europe.
Elle peut vous permettre de filtrer les points de charge en cherchant uniquement les bornes de recharge gratuites ouvertes au public ou comparer le prix du kWh à la borne. Ainsi, il est plus simple d’optimiser le coût de la recharge sur la route.
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