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Voiture électrique, le paradoxe français

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Un français devant une voiture électrique en charge
Un français devant une voiture électrique en charge

La France est l’un des pays européens les mieux équipés en bornes de recharge. Et pourtant il y a toujours quelque chose qui coince…

Vous le savez si vous fréquentez régulièrement Automobile Propre et si vous vous intéressez au sujet : la France fait la course dans le peloton de tête en ce qui concerne le déploiement des infrastructures de recharge pour voitures électriques. Au 30 juin 2024, la France comptait 138 887 points de recharge ouverts au public, ce qui correspond à une évolution de + 37 % de leur nombre en un an. Une politique volontariste qui ne semble pas faiblir, puisque les opérateurs s’attaquent désormais aux aires de repos, ces haltes autoroutières sans stations service. Ce qui place notre pays dans le trio de tête européen au nombre de points de recharge en valeur absolue, en deuxième position derrière les Pays-Bas, mais devant l’Allemagne.

En revanche, si l’on l’on prend en compte la densité comme base de calcul, à savoir le nombre de points de charge au 100 kilomètres, c’est un peu moins glorieux puisque nous figurons de justesse dans le top 10… en dixième position, derrière des pays que l’on n’attend pas forcément dans ce classement, comme le Portugal, l’Italie ou la Belgique.

Qu’à cela ne tienne, la France figure quand même parmi les très bons élèves de matière d’infrastructures de recharge de véhicules électriques, et la dynamique ne semble pas près de se tarir puisque l’on mise sur 400 000 points de charge à l’horizon 2030. Bref, on est pas mal.

Mais le tableau n’est pour autant pas complètement idyllique. Car il se trouve que le français est un peu râleur, voire légèrement résistant au changement.

L’anxiété de la recharge encore bien présente

Un baromètre publié récemment par Statista vient nous le rappeler. Si la France n’a pas à rougir de son réseau de points de charge, il s’avère que c’est pourtant le pays où le manque d’infrastructures est invoqué le plus comme un frein à l’achat d’une voiture électrique. La vie est injuste pour les opérateurs qui ne comptent pas leurs efforts pour rendre l’électromobilité facile et plaisante puisque la réelle densité du réseau ne semble pas entièrement apaiser les inquiétudes des consommateurs français concernant la facilité de recharge, ce qui peut être dû à des perceptions persistantes ou à des expériences inégales de disponibilité des bornes en fonction des régions.

Baromètre VE recharge Statista
Baromètre VE recharge Statista

On est donc face à une peur du manque de bornes relativement infondée face à la réalité de l’infrastructure qui concerne un français sur quatre, alors qu’en Espagne, qui compte beaucoup moins de points de charge, cette crainte semble moins présente. Et que dire de la Norvège, déjà largement convertie à l’électrique, alors que, contrairement aux idées reçues, son réseau de recharge est moins développé que chez nous puisque le pays ne figure même pas dans le fameux Top 10 des points de recharge au 100 km. En revanche, si l’on se penche sur un autre mode de calcul, celui du nombre de stations de recharge par habitant alors c’est cohérent puisque la Norvège arrive deuxième derrière les Pays-Bas.

Développer la confiance en même temps que les points de recharge

Cette étude montre en tout cas que l’irrationnel tient encore une place importante dans l’esprit des consommateurs, bien qu’il ne soit pas à exclure que pour certains cela constitue davantage un prétexte qu’une vraie crainte. Cela étant, il est vrai que le point de vue des premiers adoptants de la voiture électrique diffère souvent de celui du grand public, car ce marché reste encore embryonnaire.

Que faut-il faire pour combattre ces craintes ? De la pédagogie bien sûr, encore et toujours. Cela passe par l’information mais aussi par la lutte contre la désinformation qui règne dans ce secteur. C’est un peu notre job à Automobile Propre. Pour atteindre une adoption plus large, il est donc fondamental de surmonter les préoccupations liées à la recharge. Il faut toutefois admettre que cette barrière psychologique, bien que parfois exagérée et basée sur des perceptions, reflète également des réalités vécues par de nombreux conducteurs, en fonction de leur emplacement géographique et de leurs habitudes de déplacement.

Au final, on peut se demander si le développement de l’électromobilité automobile aujourd’hui ne nécessiterait peut-être pas davantage de travail sur les craintes infondées que sur l’amélioration des infrastructures de recharge.

Construire des stations de recharge, oui, mais construisons aussi de la confiance !

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