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En première ligne pour l’équipement des copropriétés, Enedis invite les syndics de copropriétés à privilégier la solution de raccordement collectif pour mieux anticiper la montée en puissance de l’électrique. Explications avec Olivier Terral, responsable du Pôle co-construction et partenariats au sein du programme Mobilité Électrique d’Enedis.
Acheter une voiture électrique, c’est bien, pouvoir la recharger c’est encore mieux ! Alors que l’électromobilité se développe à grande vitesse dans les milieux ruraux, sa mise en œuvre est plus compliquée dans les grandes villes où bon nombre d’acheteurs potentiels se heurtent à la problématique de l’habitat collectif. Les nouveaux bâtiments ont aujourd’hui une obligation de précâblage, mais l’existant doit aussi s’adapter. Si le droit à la prise facilite les démarches individuelles des résidents, les copropriétés sont invitées à penser collectif.
« En copropriétés, à compter de 10 places la solution collective est à privilégier » résume Olivier Terral, responsable du Pôle co-construction et partenariats au sein du programme Mobilité Électrique d’Enedis qui engage les syndics à ne pas rester « passifs » sur la question de la recharge.
« Les résidents sont tout à fait légitimes à exercer leur droit à la prise de façon individuelle, toutefois, la multiplication de ce type de branchements risquerait de rapidement faire dépasser la puissance souscrite dans l’abonnement contractualisé par la copropriété avec le fournisseur d’énergie. Pour permettre à chaque résident d’installer sa borne de recharge dans les mêmes conditions d’équité et de coût d’accès, il faut que la copropriété anticipe le sujet de façon collective ». Une façon de préparer la montée en puissance de l’électrique. « Si on se projette à court ou moyen terme, on aura d’ici 10 ans 20 % d’utilisateurs de véhicules électriques ou hybrides rechargeables. Cela veut dire que sur 100 places, 20 auront besoin d’un branchement. Cela impose d’anticiper le besoin en puissance et en bornes, mais aussi d’imaginer une infrastructure qui soit évolutive », détaille notre interviewé.
Pour répondre au mieux aux demandes, Enedis a formé ses équipes. « Il suffit d’appeler l’accueil raccordement ou d’envoyer un mail pour être recontacté par des agents Enedis spécialement formés pour l’accompagnement des copros (ndlr : contacts sur Enedis.fr). Il y a généralement une visite technique qui doit être faite pour identifier la configuration du parking, les besoins de puissance, la capacité de l’immeuble et les possibilités d’équipements. À charge ensuite à la copropriété de compléter le chiffrage du raccordement électrique par l’installation des bornes de recharge en contactant un opérateur ou un installateur électricien ».
« Tous les travaux en copropriété nécessitent un parcours qui se rapproche un peu du parcours d’épreuves… mais il y a malgré tout des solutions » rassure Olivier Terral qui liste trois grands modèles d’affaire mis en avant par les équipes d’Enedis.
La première, simple (et peu coûteuse), consiste à déléguer l’investissement à un opérateur. Celui-ci devient alors propriétaire de l’infrastructure qu’il exploite pour le compte des résidents. « Il faut alors prendre en compte un point important » ajoute notre interlocuteur « chaque résident qui souhaitera installer une borne devra impérativement passer par l’opérateur et la copropriété deviendra tributaire des tarifs et conditions pratiqués ».
Si elle choisit de rester propriétaire, la copropriété a la possibilité de financer et de faire installer son propre raccordement. Dans ce cas, un compteur principal est installé pour alimenter toutes les bornes. « Un contrat d’abonnement est souscrit pour tous les utilisateurs. Les coûts sont mutualisés et c’est à l’installateur choisi par la copropriété de réaliser un sous-comptage individuel. Il y a ensuite une refacturation en fonction des consommations réelles », expose Olivier Terral.
La troisième et dernière solution consiste à réaliser une extension du réseau public de distribution d’électricité à l’intérieur de l’immeuble. « Dans ce cas, la propriété revient dans le domaine public. Chaque propriétaire peut ensuite demander une connexion pour raccorder sa borne », résume notre interlocuteur. Ici, chaque résident dispose de son propre compteur et reste totalement indépendant.
Pour soutenir ces travaux de raccordement, les copropriétés peuvent prétendre à une aide de 50 % du programme Advenir. Le reste à charge s’élève ensuite à environ 100 €/copropriétaire.
Si elle se révèle plus bénéfique à long terme, la mise en place d’une infrastructure collective est plus longue que de recourir au droit à la prise de façon individuelle. « Avec une infrastructure collective, on est soumis au calendrier des AG annuelles. Il faut ensuite compter un délai de 3 à 6 mois pour déployer l’infrastructure », chiffre le représentant d’Enedis.
L’autre frein : c’est le coût ! Même avec un investissement réduit à 100 € par résident une fois déduite l’aide du programme Advenir, certains propriétaires resteront réticents à l’idée de financer un équipement qu’ils n’utiliseront pas. « Dans le cadre du plan de relance économique, une réflexion est en cours pour mobiliser un fonds qui serait alimenté par des organismes financiers, notamment la Caisse des Dépôts et Consignation. Celui-ci permettrait de financer le reste à charge des copropriétés », explique notre interviewé. « Ce fonds se rembourserait sur des droits de connexion de chaque copropriétaire qui installerait des bornes de recharge. Cela permettrait de décharger l’investissement sur les futurs utilisateurs qui paieraient un droit supplémentaire pour contribuer au remboursement de cette mise de départ », précise-t-il.
« Ce que l’on constate aujourd’hui, c’est une accélération des copropriétés sur ce type de démarche, car il y a une prise de conscience que le véhicule électrique est devenu quasi inévitable à court ou moyen terme », souligne Olivier Terral. « Le simple fait d’avoir une infrastructure dans le parking donne aussi de la valeur au bien, notamment si vous habitez dans une métropole où une Zone à Faibles Émissions (ZFE) se met en place. À Paris, beaucoup d’Assemblées Générales se prononcent en ce moment sur la mise en place d’infrastructures collectives. Les copros prennent conscience que si elles ne font rien, les parkings ne seront bientôt plus adaptés à la mobilité de demain »
« Si on en croit les chiffres communiqués par ADVENIR, il y a aujourd’hui en France un petit millier de copropriétés équipées d’une infrastructure collective » ajoute notre interlocuteur qui chiffre le potentiel d’installation. « On a établi un scénario en se basant sur le taux de pénétration des véhicules électriques. Aujourd’hui, lorsqu’on discute avec les constructeurs auto, on constate que 44 % des foyers français qui achètent une voiture électrique habitent en maison individuelle et seulement 10 % en copro. On a donc une sous-représentation. En anticipant un équilibrage de ce ratio, on table sur l’équipement d’environ 20 000 copropriétés équipées d’ici 2025. »
Aller plus loin
Découvrez le guide d’Enedis sur l’installation de bornes de recharge pour voitures électriques dans les immeubles d’habitation. | |
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