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Une motarde baroudeuse fait la promotion des motos électriques

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Photographe et designer, Trui Hanoulle aime les road-trips qui s’étalent sur des mois. De la route des hippies à l’Electric Night Ride : témoignage d’une passionnée qui s’implique intensément à faire connaître et apprécier la moto électrique.

Dans les coulisses d’une interview

Même téléphonique, une rencontre avec une passionnée comme Trui Hanoulle est de celle que l’on espère et redoute à la fois. Pourquoi ? Parce que l’on sait à l’avance que l’on va recueillir des propos très denses, très forts et captivants, qu’il va falloir reproduire avec justesse, sans en trahir le sens, la portée ni le détail. Avec cette photographe belge à l’origine de l’Electric Night Ride qui s’est déroulé il y a quelques jours à Paris, je n’ai pas été déçu ! Environ 100 minutes d’entretien au téléphone, et une dizaines de pages de notes ! Une évidence aussi : il faudra 2 articles pour restituer l’essentiel en gardant l’idée d’une balade découverte à moto.

2 articles

Dans le premier article, nous vous proposons de rencontrer Trui Hanoulle la baroudeuse. Celle qui va être conquise par la moto électrique au point d’insister pour disposer d’une Zero Motorcycles. Son objectif : Confirmer la certitude née d’une journée d’essais qu’une moto électrique est bien taillée pour l’aventure. Le deuxième article fera un focus sur l’Electric Night Ride : genèse, satisfactions et déceptions, mais aussi le témoignage d’un de nos lecteurs qui a assistée Trui Hanoulle avec beaucoup de réactivité : Olivier Lambert.

Sac à dos

L’objet qui représente sans doute le mieux Trui Hanoulle est un un sac à dos. Il témoigne de la passion de notre interlocutrice pour l’aventure. En 1992, elle obtient son permis deux-roues. « A ce moment-là j’ai eu envie de relier mes 2 passions pour les voyages et la moto. En 1996, j’ai projeté de prendre avec mon amie de l’époque le chemin des hippies depuis l’Europe vers l’Inde. Je l’avais déjà fait, mais je voulais recommencer avec mes propres moyens de transport », commente Elektrogirl.

Sur une moto de légende

Ce n’est qu’en 1999 que le projet de Trui Hanoulle se transforme en départ sur Yamaha XT 500. « C’est une moto de légende présentée en 1975 et qui a marqué le rallye-raid Paris-Dakar depuis sa première édition », souligne-t-elle. « Nous étions parties pour un périple de 7 mois, mais j’ai eu un accident au Pakistan. Fracture ouverte : j’ai failli perdre un pied ! D’abord en fauteuil roulant, j’ai dû ensuite m’aider de béquilles pendant des mois. Il m’a fallu environ 1 an avant de pouvoir marcher comme avant », témoigne notre interlocutrice.

Nouvelle tentative en 2002

« Quand on est une femme pas très grande, faire un tel voyage avec une Yamaha XT 500 à démarrer au kick ce n’est pas facile. Dans le sable trop mou on s’enfonce. Et s’il fait une température au-delà de 40°C, il faut bien actionner le kick une bonne vingtaine de fois avant de pouvoir redémarrer la moto. C’est pourquoi, en 2002, nous sommes parties avec une autre moto : une Suzuki DR 250. Nous avons retrouvé l’endroit de l’accident, revu le chirurgien qui m’avait opéré là-bas. Nous avons traversé les montagnes, vu l’Himalaya. En tout, nous sommes restés 1 mois et demi dans les montagnes », rapporte Trui Hanoulle.

Pourquoi la moto électrique ?

« Pourquoi la moto électrique !? Je suis curieuse de nature. J’ai une passion pour les nouveautés et les nouvelles technologies. Drônes, ebooks, caméras, etc : si je peux tester, je teste ! », répond la photographe professionnelle. « C’était aussi le cas avec les motos thermiques. Vous voyez ce qu’est une Ducati Multistrada. Je l’ai trouvée tellement bizarre. On avait l’impression que Ducati venait de réinventer la forme d’une moto. Alors je l’ai essayée ! », témoigne-t-elle.  Elle poursuit : « Pour la Zero Motorcycles, ça a été un hasard. D’habitude, je ne vois pas les petites publicités sur Internet. Mais un jour, je suis tombée sur une annonce qui disait : ‘Essayez une moto électrique, cliquez ici !’. C’est ce que j’ai fait ! ».

Une moto de grand-mère

« A l’époque il y avait 2 revendeurs Zero Motorcycles en Belgique. J’ai pris rendez-vous avec le plus proche de chez moi, tout de même à 1 heure et demie de route. Dans la voiture qui nous y emmenait, avec mon amie, on a imaginé ce qu’on allait trouver : une sorte de scooter écolo, doux, pour grand-mère », se souvient Trui Hanoulle.

« C’était en 2015. L’essai devait durer 30 minutes. Sur place, il y avait 4 modèles différents de motos électriques Zero Motorcycles. Dès les premiers mètres, tous nos préjugés se sont envolés. Le revendeur nous avait prévenues : ‘Commencez sur la position Eco, vous serez surprise !’ », révèle-telle. « ‘Mais c’est quoi ce truc !’, s’est-on dit avec mon amie ce jour-là ! On a passé des heures à essayer les 4 motos avec leurs différents modes. Sur ‘Sport’, on avait la puissance d’un avion », exagère-t-elle, un peu, volontairement.

Notre premier wheeling

« Pendant les essais, on roulait côte à côte mon amie et moi, chacune sur une Zero, en discutant tranquillement à 50 km/h. Impossible avec des motos thermiques ! Il y a un truc que pas mal d’hommes font, mais qu’on ne savait pas reproduire, et ça nous ennuyait : rouler sur la seule roue arrière. Et voilà que je vois ma copine me dépasser en wheeling et slalomer devant moi ! Je voulais absolument faire pareil ! Et j’ai réussi sans problème. Incroyable ! La puissance de l’électrique ! C’était devenu facile pour nous avec la FX, une bonne moto pour le cross, et la plus légère de la gamme avec ses 130 kilos. Je me souviens de cette découverte d’une puissance linéaire, la même à 20, 50 ou 100 km/h », assure Trui Hanoulle avec un enthousiasme intact. « A notre retour, le revendeur rigolait. Il nous a certifié : ‘Tout le monde revient avec la banane !’. Forcément, nous avons ensuite voulu tout savoir sur ces motos : autonomie, prix, possibilités de recharge, etc. », revit-elle.

L’intuition d’une moto taillée pour les voyages

« La réponse du revendeur était claire : ‘C’est cher à l’achat, mais pas d’entretien sauf pour changer les pneus et les garnitures de frein. Vous achetez une moto ici et je ne vous revois plus jamais’ », rapporte-t-elle. « Or, en voyage, on est tout le temps à faire de l’entretien sur les motos thermiques. Parfois renouveler l’huile du moteur. On doit tout le temps s’inquiéter de la température du bloc. Avec une moto électrique, on n’a pas à avoir tout ça à l’esprit. Mais en cas de problème de soft, il n’y a que le constructeur qui peut intervenir ! », résume Trui Hanoulle.

Quelques mois plus tard, elle n’avait qu’une idée en tête : tester une Zero Motorcycles en un road-trip intensif. Avec son amie, – la journaliste réputée Gaea Schoeters -, elle obtient le feu vert d’un magazine prêt à leur accorder un bon nombre de pages pour relater un road-trip imaginé entre la Belgique et la Turquie (Istanbul). Il ne manque plus qu’à obtenir une Zero en prêt.

C’est non !

Du côté de Zero Motorcycles Europe : c’est non ! « Je ne comprenais pas ! C’était une occasion unique pour ce constructeur, un moyen pour lui de se faire connaître » : ce qu’a ressenti alors Trui Hanoulle est encore intact en elle. Elle finit par connaître, par étape, les raisons profondes du refus.

On commence par lui dire que, « en cas de souci, sorties de Suisse ou de l’Italie, on ne saura pas les rapatrier, et que les Zero ne sont pas faites pour voyager mais pour effectuer régulièrement de petites distances, comme les trajets domicile-travail ». Elle comprend ensuite que le constructeur a peur d’essuyer un article négatif en cas de pépin pendant le périple. « En marketing, on considère qu’un article élogieux augmente de 10% la popularité d’un produit, mais qu’un seul article négatif peut la fait baisser jusqu’à 50%. Pour une marque qui n’avait que quelques années d’existence, c’était trop risqué ! », reconnaît-elle a posteriori.

Proposition attirante et solide

Par la suite, Trui Hanoulle a su que son projet était perçu comme « une des propositions les plus attirantes et solides » reçues par Zero Motorcycles. « Mais le constructeur en reçoit 20 à 30 par semaine provenant du monde entier, lues en diagonale et écartées de suite », déplore-t-elle.

Notre interlocutrice ne voulait cependant pas en rester là, retournant chez le revendeur pour une ultime négociation, et imaginant de dialoguer via Skype au moindre pépin pour le résoudre. « Votre idée est géniale, et il faut le faire ce voyage ! Mais Zero a légitimement peur ! », va-t-il traduire pour Elektrogirl. Et c’est lui, finalement, qui va prendre le risque : « J’ai une Zero DS neuve qui arrive la semaine prochaine : je vous la prête pour 1 ou 2 mois ». On imagine très bien la joie et le soulagement ressentis par la photographe belge en entendant ces mots !

Jusqu’à 273 km d’autonomie

« Sur la Zero DS, ce sont 4 batteries qui sont soudées ensemble en un seul bloc. J’ai bénéficié de l’option Power Tank qui revenait à ajouter une batterie, pour environ 20% d’autonomie supplémentaire. Je disposais ainsi de 220-230 kilomètres de rayon d’action, avec un record à 273 km », chiffre Trui Hanoulle.

« Il fallait en revanche compter entre 12 et 13 heures de recharge. Si je branchais la Zero à 22 heures, ça voulait dire que je ne pouvais pas repartir avant 10 heures le lendemain matin. A condition encore de ne pas avoir eu à utiliser à un réseau électrique mal équilibré. J’ai trouvé la recharge arrêtée parfois le lendemain à cause de ça. Dans certains cas, je mettais mon réveil toutes les heures pour vérifier que ça se passait bien et j’allais me rendormir, heureusement assez facilement. Hormis ces problèmes et un défaut vite dépassé du chargeur alors fabriqué en Chine, l’aller et retour Belgique-Turquie s’est bien déroulé et j’ai été ravie de ce voyage à tous les niveaux », se réjouit-elle encore.

360 km sur une journée

« J’ai apprécié de rouler à l’aise, sans courir tout le temps et dans tous les sens. En ralentissant le rythme, j’ai pu parler davantage avec des personnes rencontrées, boire quelques cafés tranquillement, lire, etc. La limite d’autonomie m’a obligée à m’arrêter plus souvent, mais je l’ai pris comme un avantage », explique Trui Hanoulle. « Il y a un jour, j’ai tout de même parcouru 360 kilomètres en profitant de plusieurs recharges intermédiaires. C’était en Bulgarie, sur le trajet du retour. Je reconnais que certains jours j’aurais apprécié de disposer de 100 à 150 kilomètres d’autonomie de plus », admet-elle.

Pour aller plus loin

Ci-dessous, une vidéo Youtube  d’environ 7 minutes d’une interview de Trui Hanoulle après son retour de Turquie.

A suivre…

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