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Pour beaucoup d’automobilistes, l’idée même de mettre autre chose que du gazole ou de l’essence dans un réservoir est encore quelque chose d’assez obscur. Pour d’autre en revanche, c’est une pratique déjà ancienne dont l’objectif est généralement de réaliser des économies. Avec l’E85, la particularité est double : la facilité d’usage et le nombre potentiellement élevé d’utilisateurs. Explications
La principale caractéristique du superéthanol (E85) comparativement à l’essence sans plomb (E10), c’est son moindre pouvoir énergétique : autour de 6,5 kWh par litre contre un peu moins de 10 kWh pour l’E10. « Autour de 6,5 kWh » car en réalité cette valeur tend à augmenter légèrement en hiver, période durant laquelle l’E85 contient en réalité plus de sans-plomb (jusqu’à 35%) qu’en été (15% minimum). Rien d’étonnant donc à ce que la consommation d’une voiture alimentée même partiellement à l’E85 soit supérieure à ce qu’elle est habituellement à l’essence. Rien d’étonnant non plus au fait que le prix du litre s’affiche à un niveau sensiblement moins élevé que le prix de l’E10 même si la raison principale est surtout liée à l’exonération de TICPE sur le produit vendu.
Moins énergétique tout en étant beaucoup moins cher que l’E10, l’E85 n’en reste pas moins un carburant financièrement intéressant pour nombre de propriétaires de véhicule à essence, sans nécessairement installer au préalable un boîtier spécifique permettant de rouler sans contrainte à l’E85 en toute circonstance.
Pour qui possède un véhicule équipé d’un moteur à essence de moins de 15 ans, les précautions préalables à l’utilisation de E85 sans ajout préalable d’un boîtier spécifique peuvent pratiquement se résumer à l’affirmation suivante : éviter les situations extrêmes !
Moins énergétique que l’E10, l’E85 est à éviter à chaque fois que le moteur est utilisé à forte charge et/ou par temps froid (démarrage plus difficile et temps de chauffe du moteur allongé).
Les situations les plus courantes pour lesquelles on déconseillera l’utilisation de E85 sont les suivantes : trajets autoroutiers au volant d’un véhicule de faible puissance, température extérieure inférieure à 0°C, conduite sportive, trajet avec une voiture très chargée et/ou avec une remorque. Même dans ces cas de figure, il est toujours possible de rouler à l’E85 en prenant soin de limiter la proportion de E85 dans le réservoir à une valeur compatible avec le niveau de charge moteur, la nature du parcours envisagé et les conditions climatiques.
Autre précaution d’usage : éviter les temps de séjours excessivement longs dans le réservoir. Cette précaution d’usage s’adresse surtout aux petits rouleurs pour qui l’utilisation de E85 n’a en théorie pas grand intérêt étant donné les faibles économies en jeu.
En parcourant les forums et autres sites internet sur lesquels la question de l’E85 revient la plus souvent, les témoignages sont aussi nombreux que variés. Du petit 3 cylindres essence alimenté partiellement à l’E85 au gros 6 en ligne gavé à l’E85 une bonne partie de l’année en passant par nombre de 4 cylindres d’origine japonaise, les utilisateurs font part de leur expérience personnelle, plus ou moins ancienne (plus de 10 ans d’utilisation régulière pour les pionniers, mais rarement avec le même véhicule sur la durée) avec peu ou prou les mêmes observations : démarrage plus difficile en hiver au-delà d’un certain pourcentage de E85 (au delà de 80%, les dysfonctionnements sont plus fréquents et la surconsommation importante, surtout sur les petits trajets à froid), surconsommation variant de + 20 à + 40% selon le modèle de véhicule et la proportion de E85 dans le réservoir.
Parmi les modèles les plus fréquemment cités déclarés comme étant compatibles avec l’E85 sans modification préalable : la Prius de Toyota. Bien que la part des propriétaires de Prius déclarant rouler à l’E85 demeure relativement faible, les témoignages sont assez nombreux en faveur de cette pratique qui a pour effet de diminuer encore un peu plus le coût kilométrique de la voiture qui compte déjà parmi les plus bas qui soit.
Les boîtiers permettant de faire rouler une voiture à l’E85 en sont la meilleure preuve : sur un véhicule à essence de moins de 15 ans, la seule chose qui importe vraiment, c’est la capacité du calculateur d’origine à enrichir le mélange air-carburant afin de prendre en compte la moindre densité énergétique de l’éthanol comparativement au sans-plomb.
Une information pas toujours simple à vérifier par soi même puisque pour un moteur donné, il existe parfois plusieurs versions de calculateur pour coller au mieux aux caractéristiques du véhicule.
A quelque rares exceptions près, ce qui ressort des investigations menées à ce sujet, c’est qu’une part importante des véhicules à essence en circulation peut rouler sans modification préalable à l’E85 jusqu’à 30% en mélange avec l’E10, y compris en hiver, mais toujours en prenant soin d’éviter les cas d’usage extrêmes cités précédemment.
Entre 30 et 60% de E85 en mélange, la stratégie du moindre risque conduit bien souvent à limiter l’usage aux mois de l’année où la température extérieure est durablement supérieure à 5°C.
Au-dela de 60%, il est généralement plus sage et surtout plus raisonnable d’opter pour l’installation d’un kit flex fuel homologué. Ce qui n’empêche pas certains propriétaires de grosses cylindrées ou de Prius d’affirmer rouler très régulièrement avec plus de 80% de E85 dans le réservoir…
Contrairement à l’huile de palme incorporée dans le gazole et dont la production participe à la destruction des forêts indonésiennes, l’éthanol incorporé dans l’essence sans-plomb est produit en France, principalement à partir de betterave à sucre cultivée dans le Nord de la France.
Une production industrielle qui n’a rien de très écologique en l’état mais qui s’avère être bien plus intéressante pour la balance commerciale française que l’importation de pétrole brut.
Malgré l’incorporation de 10% d’éthanol en volume dans chaque litre de E10 vendu à la pompe, la France reste à ce jour exportatrice nette d’éthanol vers l’Allemagne, la Suède et quelques autres pays européens.
En incitant davantage d’automobilistes français à rouler au moins partiellement à l’E85, on contribue donc à améliorer indirectement le bilan énergétique global de la filière tout en allégeant un peu le budget carburant des ménages. Quant aux émissions de CO2 produites par cet agrocarburant sur l’ensemble du cycle de vie, en dépit des controverses nombreuses qui persistent à ce sujet, les études les plus sérieuses menées jusqu’à présent aboutissent toutes ou presque aux mêmes conclusions : avantage E85.
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