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Jeanne et Arthur Letreguilly réfléchissent depuis des années à améliorer l’empreinte environnementale de leur quotidien, en particulier celle de leur mobilité. Actuellement en congé parental, ils sillonnent la France avec leur petit Léon à bord d’un Fiat Ducato GNV transformé par leurs soins.
Arthur Letreguilly est passé du Hyundai Tucson à la Toyota Prius, avant de basculer vers la mobilité électrique.
« Au Québec, je travaillais pour Bombardier Transport, près de Montréal. L’entreprise aide vraiment à l’utilisation des voitures électriques en installant des bornes de recharge sur les parkings. Quand il n’y en a pas assez, de nouvelles sont ajoutées. Il est aussi possible de se brancher sur les prises qui servent pour les chauffe-moteurs thermiques de rigueur l’hiver lors des très basses températures », témoigne-t-il.
« A l’automne 2018, un de mes collègues souhaitait se séparer, pour acheter une Tesla, d’une Mitsubishi i-MiEV de 2012 avec 95.000 km au compteur. Je l’ai acquise pour 7.900 dollars canadiens [NDLR : Un peu plus de 5.000 euros]. Ce modèle est le moins cher au Québec sur le marché de l’électrique d’occasion. Il y a bien des Nissan Leaf, mais avec des batteries assez dégradées », poursuit-il.
« Les premiers tours de roues avec cette voiture électrique ont été une expérience fantastique. La i-MiEV est une voiture très agréable à conduire, très vive. Elle est cependant délicate à piloter sur routes glissantes et dans les virages à grande vitesse. L’hiver, son autonomie se réduisait à 60 km sans mettre le chauffage, contre 120 km l’été. C’était cependant suffisant pour aller au travail, à environ 25 km de chez moi, siège chauffant en fonction », relate Arthur Letreguilly.
« Cette voiture m’a toutefois donné une très bonne image des véhicules électriques, et même de ce modèle en particulier. Son gabarit était parfait pour nous. Avec sa caméra de recul, se garer dans la rue était facile », reconnaît-il.
« Où j’étais chez Bombardier, 25-30 des 200 à 300 salariés roulaient en voiture électrique. Avec tous ces utilisateurs de BMW i3, Nissan Leaf, Chevrolet Volt et Bolt, Tesla, Kia Soul EV, et Mitsubishi i-MiEV nous nous retrouvions au sein d’un club VE de l’entreprise », se réjouit-il encore rétrospectivement.
« N’ayant pas la possibilité de recharger l’i-MiEV au domicile, je la branchais exclusivement au travail ou dans la rue, grâce au réseau très bien organisé du Circuit électrique. Par comparaison, je trouve que la recharge rapide coûte cher en France sur les autoroutes », estime Arthur Letreguilly.
« Nous n’y avons pas eu droit car elle était d’occasion, mais pour un modèle neuf, ce sont 8.000 dollars [NDLR : Environ 5.200 euros] de subventions de l’Etat et de la province qui sont attribués pour l’achat d’une voiture électrique », précise-t-il.
« Sur les derniers mois de notre expatriation au Canada, c’est Jeanne qui utilisait l’i-MiEV. J’avais décidé de mon côté de prendre le vélo pour me rendre au travail. D’ailleurs, quand nous nous seront fixés quelque part en France, nous comptons, ma compagne et moi, utiliser principalement le vélo au quotidien », détaille-t-il.
« En revenant dans l’Hexagone à la suite de la naissance de Léon aujourd’hui âgé de 6 mois, nous souhaitions effectuer un road-trip avec un van électrique sur le temps du congé parental. Je m’étais ainsi intéressé au Nissan e-NV200 en particulier. Mais globalement le prix d’achat des utilitaires électriques est trop élevé, avec des autonomies modestes pour notre projet », déplore Arthur Letreguilly.
« Je m’étais aussi documenté sur le GNV, et en particulier sur le bioGNV encore meilleur pour l’environnement. Mais pas de van ou de camping-car à vendre en France roulant avec ce carburant. D’où l’idée de transformer par nous-mêmes un utilitaire », révèle-t-il.
« Notre choix s’est porté sur un Fiat Ducato. Un modèle pas facile à trouver ici au GNV. Je pensais donc en chercher un à l’étranger, jusqu’à ce jour où j’ai vu sur Le Bon Coin un exemplaire en vente à Arras », confie-t-il.
« Ma compagne et moi ne sommes pas des manuels. Mais mon père a une entreprise d’aménagement de van. Avec son aide, nous avons appris à manier les machines, à réaliser les courbures pour l’habillage intérieur et des finitions propres. Découper la carrosserie nous faisait peur, mais nous avons suivi des tutos trouvés sur Internet », décrit Arthur Letreguilly.
« Ensemble, nous avons isolé thermiquement la cellule habitable avec du chanvre, fixé du lambris, installé l’électricité avec une alimentation par panneaux solaires, percé des fenêtres, équipé l’intérieur de toilettes sèches et l’extérieur d’un store-ombrière », liste-t-il.
« En tout, ce projet a mobilité 8.900 euros pour l’acquisition du Ducato, auxquels s’ajoutent 3.500 euros de matériel acheté neuf, sur Le Bon Coin également », chiffre-t-il.
« Avec le confinement dû au Covid-19, notre projet a pris du retard. Mais nous voilà maintenant engagés dans un road-trip qui devrait durer 6 mois, pour environ 9.000 km de route », envisage Arthur Letreguilly. « Nous sommes partis du Nord du Finistère pour rejoindre la frontière espagnole. Nous venons de remonter à Nantes. Nous repartirons ensuite pour les Alpes françaises, suisses et italiennes », aligne-t-il.
« Depuis Vannes, nous roulons exclusivement au bioGNV, en atteignant parfois tout juste les stations installées dans des zones au milieu de nulle part. Ces arrivées sur la réserve, nous en avions l’habitude avec la i-MiEV », compare-t-il.
« Plus que de nous passer du GNV au profit de sa déclinaison plus propre, nous souhaitons n’utiliser qu’exceptionnellement la réserve d’essence de 17 litres. Avec elle, les performances du Ducato sont réduites : 90 km/h de vitesse maximale alors qu’au GNV ses 140 chevaux lui permettent de tenir facilement le 130 sur autoroute, en dépit de la surcharge due à l’aménagement en camping-car. La puissance d’accélération est également plus basse », a-t-il constaté.
« Au bioGNV, le Ducato est silencieux et très agréable à conduire. Pas de problème pour trouver des stations, même si ce serait bien d’en implanter de nouvelles pour un meilleur maillage. Concrètement, il n’y a pas de difficultés particulières pour rouler déjà dans l’Hexagone avec un camping-car alimenté au gaz naturel. Voyager au bioGNV est plus économique qu’au gazole », juge Arthur Letreguilly.
« Nous essayons de trouver des coins sympas pour dormir, parfois dans un camping lorsque nous sentons que c’est nécessaire pour Léon qui dort entre ma compagne et moi dans notre lit de 140 cm. Au Canada, nous avions une démarche zéro déchet. Nous voulons continuer sur cette lancée. C’est pourquoi nous nous approvisionnons en cours de route dans les petits marchés locaux ou dans les Biocoop en privilégiant les ventes en vrac », illustre-t-il.
« Nous espérons conserver notre van au moins 5 ans, jusqu’à l’arrivée du prochain bébé. Ce véhicule servirait à nos escapades du week-end. Pour nous rendre au travail, nous sommes vraiment résolus tous les 2 à employer des vélos », projette notre interlocuteur.
« Mais si nous avions besoin d’une voiture, elle serait forcément électrique. Peut-être une Renault ZOE ou le nouveau Kangoo », cite-t-il. « Vous savez, notre i-MiEV n’a jamais vu le garagiste avec nous. Son ancien propriétaire m’en avait dit autant. Nous sommes forcément convaincus par la mobilité branchée », conclut-il.
Automobile Propre et moi-même remercions beaucoup Arthur Letreguilly pour son témoignage. Nous souhaitons un bon périple à cette famille et une belle route tout au long de leurs aventures.
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