La suite de votre contenu après cette annonce
En cours de finalisation, la station multiénergie verte de La Roche-sur-Yon sera prochainement inaugurée. Les participants à l’édition 2021 du Vendée énergie Tour ont pu visiter le site en construction, mais aussi ses fournisseurs locaux.
Lors de l’édition 2017 du Vendée énergie Tour, Michelin mettait en avant les productions spécialisées de son site de La Roche-sur-Yon. À l’appui, 2 pneus de poids lourds et une monoplace de Formule E.
Trois ans plus tard, le site qui emploie un peu plus de 600 salariés ferme. Les élus locaux ne veulent pas d’une zone sinistrée à l’une des portes de la ville. Une lettre d’intention collective est signée par la région des Pays de la Loire, le département, l’agglomération, le syndicat départemental de l’énergie (SyDEV), sa société d’économie mixte Vendée énergie, et le groupe Michelin.
L’engagement porte sur la mise en place d’un pôle d’innovation pour les nouvelles technologies de l’énergie. Cette station qui délivrera de l’électricité, du bioGNV et de l’hydrogène verts en est le premier fruit visible. Ce n’est qu’un début. Des véhicules fonctionnant avec plusieurs de ces carburants alternatifs devraient sortir des bâtiments de l’ancienne usine dès l’année prochaine.
Lors de notre visite, les îlots consacrés aux 3 énergies étaient déjà en place et bien identifiables. Les distributeurs étaient tous bien dressés. Les plaques d’intervention qui protègent les câbles et tuyaux attendaient d’être disposées dans leurs logements. Les pistes étaient prêtes à recevoir leur revêtement. Mais globalement, les travaux étaient bien avancés et les délais devraient être tenus.
Seul le totem consacré au bioGNV était monté. Il porte les logos de Vendée énergie et de Vendée GNV et indique qu’avec une carte bancaire il sera possible d’effectuer le plein en biogaz à toute heure. Il compte 2 lignes pour afficher les prix.
Au centre de la future station multiénergie : les pistes pour faire le plein en bioGNV avec 2 distributeurs : le premier, équipé d’un pistolet NGV1 pour les véhicules légers et lourds ; le second, avec un embout NGV2 pour le gros débit accepté par de plus en plus de camions, autobus et autocars. Les automates de paiement sont également en place, prêts à enregistrer les opérations.
À la gauche de cette zone, le compresseur et les bouteilles de stockage du bioGNC. Le site n’est pas équipé pour distribuer du GNL. Une pancarte indique que des essais de mise en pression des tuyauteries sont en cours ou ont été tout récemment réalisés.
Pour qui le bioGNV en Vendée ? « De nombreux transporteurs nous font confiance. En tout, une quarantaine d’entreprises sont déjà concernées par le bioGNV », a indiqué Laurent Favreau, président du SyDEV.
Et déjà plus de 100 véhicules, essentiellement des poids lourds, roulent avec ce carburant en Vendée. Sans compter ceux qui s’arrêteront ici parce que le site est idéalement placé en venant de Nantes pour rejoindre La Rochelle, Angers ou Les Sables-d’Olonne.
Les élus, le Sydev et Vendée énergie souhaitent rattacher la station de La Roche-sur-Yon avec les productions locales d’énergie. Directement quand c’est possible, ou par le jeu des certificats d’origine.
À environ 5 kilomètres à vol d’oiseau de l’ancienne usine Michelin se trouvent la commune du Poiré-sur-Vie et les méthaniseurs de Métha-Vie. Un groupement de 19 agriculteurs en est à l’origine, fournissant la matière première en entrée (fientes de volailles, fumier d’élevages bovins, déchets agricoles non consommables). Et ce, à raison de 110 tonnes par jour en moyenne.
À l’issue d’un cycle qui dure 60 jours, ils récupèrent le digestat pour l’épandre dans leurs champs quasiment sans odeur. Le biométhane est injecté dans le réseau de gaz.
À lire aussiDans le Morbihan, Karrgreen ouvre sa première station multi-énergiesEn entrant sur le site de la future station multiénergie, les 2 bornes 150 kW déjà en place derrière le compresseur de bioGNV ne sont pas immédiatement visibles. Il faudra passer entre l’îlot dédié à ce carburant et celui réservé à l’hydrogène pour les retrouver.
Le quai sur lequel se dressent les 2 premiers chargeurs pourra en recevoir 2 de plus, en fonction de la demande. À l’autre bout, une armoire électrique 250 kW sous 400 V qui permet de bénéficier du tarif jaune EDF. Si jamais 2 voitures acceptant la recharge haute puissance devaient être branchées ensemble, un dispositif limiterait le flux.
Trente ventilateurs sont chargés de refroidir les 10 blocs 25 kW.
Le paiement pourra être réalisé par badge, carte bancaire sans contact et au moyen d’un QR Code. Chaque borne ne présentera qu’un seul câble. À son bout, un connecteur Combo CCS.
Pour le CHAdeMO et l’AC 43 kW, il faudra parcourir une poignée de kilomètres supplémentaires et rejoindre le rond-point Palissy où demeure le chargeur 50 kW tristandard. Que les électromobilistes concernés se consolent : le kilowattheure est facturé 0,30 euro sur l’ancienne borne DBT, contre 0,60 euro sur le nouveau matériel Totem.
Actuellement, le réseau de recharge du SyDEV compte 101 bornes, dont 12 rapides. De nouveaux chargeurs vont être ajoutés d’ici la fin de l’année 2022.
Les acteurs auxquels on doit la construction de la station multiénergie de La Roche-sur-Yon associent les bornes de recharge du site au solaire. Au moins virtuellement. D’abord via la centrale photovoltaïque du Poiré-sur-Vie, puis à partir de celle qui sera construite sur l’ancien site d’enfouissement Sainte-Anne, à côté de l’usine Michelin.
La Vendée donne d’ailleurs un coup d’accélérateur au solaire. En plus des 27 MWc qui reposent sur 6 adresses, une dizaine de parcs sont en cours de développement. Et, surtout, le département s’est lancé dans un vaste programme d’équipement des parkings et toitures des collectivités et entreprises.
Une cinquantaine d’ombrières devraient être installées, dont la première sera tout prochainement raccordée. Elle a été montée devant les portes d’e-Néo, la société spécialisée dans le rétrofit électrique à batterie et pile hydrogène fondée et dirigée par Jérémy Cantin.
L’îlot dédié au ravitaillement en hydrogène est situé à droite dans la future station de La Roche-sur-Yon. Il présente 3 pistolets : 700 bars, 350 bars petit débit, et 350 bars gros débit. Est-ce trop tôt pour délivrer ce type de carburant ? Ce n’est pas du tout l’avis des élus vendéens qui appellent les entreprises et services publics à s’équiper de véhicules à pile à combustible.
Les pompiers ont déjà fait le choix d’un Renault Kangoo H2. La gendarmerie pourrait suivre le mouvement si elle adhère au souhait exprimé par Alain Leboeuf, président du département, lors de l’inauguration du Vendée énergie Tour. Le premier véhicule à faire le plein d’hydrogène près de l’ancienne usine Michelin pourrait bien être ce bus acquis par l’agglomération avec l’aide du programme H2Ouest. Un deuxième exemplaire devrait le rejoindre assez rapidement.
S’ajouteront à cette flotte naissance, les 3 camions en cours de conversion par e-Néo et quelques Toyota Mirai qui seront exploitées en entreprise.
Au Nord de la Vendée, 3 des éoliennes du parc de Bouin tout proche fourniront leur énergie à l’électrolyseur développé par la startup nantaise Lhyfe. Le gaz sera acheminé par des bouteilles à l’abri d’un conteneur 20 pieds. Tout comme la future station, le site H2 domicilié Port du Bec, juste en face du chantier Navalu qui a développé pour Nantes la navette fluviale H2 Navibus, est en cours d’épreuves et de finition.
L’électrolyseur 1 MW devrait pouvoir fournir 300 kg de gaz par jour. De quoi alimenter une flotte d’une vingtaine de poids lourds. L’eau qui servira à produire l’hydrogène sera puisée dans la mer toute proche. Plusieurs étapes de désalinisation par osmose inverse et de purification permettront de livrer un produit pur à 99,99 % et à une pression de 350 bars.
Pour délivrer le produit à 700 bars dans les réservoirs des véhicules, une compression complémentaire sera effectuée dans la future station multiénergie.
La suite de votre contenu après cette annonce
Notre Newsletter
Faites le plein d'infos, pas d'essence !
S'inscrire gratuitement