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La filière du biocarburant pense encore avoir un rôle à jouer dans la transition vers une automobile plus propre. Une de ses dirigeantes propose d’en faire une fin en soi dans certains pays.
L’électrification du parc automobile et des infrastructures est un défi dans les pays les plus ambitieux à ce sujet. Mais dans ceux qui ne sont pas pourvus d’un assez bon réseau, la voiture électrique est carrément une utopie.
C’est pour cela qu’une dirigeante d’un producteur de biocarburant propose une solution alternative. Selon Paula Kovarsky, directrice stratégie de Raizen SA, l’automobile électrique peut rester compatible avec le biocarburant.
Raizen est un des plus gros producteurs mondiaux de biocarburants. L’entreprise brésilienne produit et vend plus de trois milliards de litres de biocarburant chaque année. Bien évidemment, elle a tout intérêt à ce que son marché continue d’exister en tant que tel.
À lire aussiTotal ne pourra pas vendre son diesel à l’huile de palme en FranceCependant, sa directrice stratégie ne voit aucun problème à faire cohabiter électrique et biocarburants dans le futur. Selon elle, il est possible de remplacer les batteries par une pile à combustible qui fonctionnerait avec du biocarburant.
« J’imagine que pour les constructeurs, dans la même voiture qui embarquerait une batterie en Europe ou aux USA, il serait possible de remplacer la batterie par une pile à combustible au Brésil ou en Inde, et utiliser de l’éthanol », a déclaré Kovarsky.
Le processus de transformation du biocarburant en hydrogène pourrait ainsi permettre de faire fonctionner les moteurs électriques. Cela permettrait aussi de faire évoluer les technologies tout en limitant les problèmes d’infrastructures.
Grâce à ses liens avec Shell, Raizen va pouvoir travailler sur ce projet de transformation. C’est ce que détaille Alexandre Breda, directeur des énergies bas carbone chez Shell.
« Cette technologie peut être facilement installée dans les stations-service classiques. Il ne sera pas nécessaire de modifier l’infrastructure de distribution », explique Breda. « Cela garantit que l’hydrogène sera prêt à alimenter les véhicules rapidement et en toute sécurité. »
« L’utilisation de l’hydrogène ne se limite pas au secteur des transports et profitera à d’autres segments au Brésil, lorsqu’il s’agira de remplacer les sources d’énergie fossiles. »
Une question subsiste toutefois, celle de la volonté des constructeurs de développer des modèles spécifiques à ces marchés. Dans un pays où la production de biocarburant est très élevée, l’idée mérite en tout cas d’être creusée.
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