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Créée en 2003 à Schiltigheim (67), Diatem est une PME qui propose toute une panoplie de solutions Internet et compte un portefeuille d’environ 500 clients, parmi lesquels Eiffage, Banette, La mie câline, Wurtz, Norma, Bombardier, SNCF et Julie Guerlande. Adepte de la mobilité durable, Mathieu Haller, gérant de la société, a commencé à migrer la flotte de 7 véhicules vers des modèles électriques et hybrides rechargeables. Pour Automobile Propre, il explique son programme.
Dans l’esprit de Mathieu Haller, le principe de la mobilité durable appliqué à l’entreprise prend un sens très large, jusqu’à « dépersonnaliser l’usage de la voiture en introduisant le covoiturage interne, avec, dans l’idéal, des véhicules électriques en libre-service ». Un scénario qui devra attendre un peu, et en particulier une offre des constructeurs pour des modèles financièrement accessibles disposant d’une autonomie effective supérieure à 200 kilomètres. D’ici là, « le remplacement des véhicules de la flotte se fait au cas par cas, en tenant compte des besoins en déplacements des collaborateurs qui les utilisent », souligne le gérant de Diatem.
Il y a moins de 2 ans, la flotte de la PME était composée de 7 voitures alimentées au gazole, toutes des Volkswagen, majoritairement des Polo et Golf, mais aussi un Tiguan. Trois ont déjà été remplacées par autant de modèles très différents (Nissan Leaf, Volkswagen Golf GTE, et Volvo V60 Plug-in Hybrid), chacun attribué à un collaborateur en fonction de ses besoins. Tournerait-on le dos au constructeur allemand du côté de Schiltigheim ? Mathieu Haller emploi lui-même le terme « boycott », pour expliquer la nouvelle donne. « Volkswagen privilégie trop la puissance ! Sa finalité n’est pas écolo ! », plaide-t-il. Et si deux des nouveaux engins sont des hybrides rechargeables, « c’est parce que nos déplacements dépassent souvent les 200 kilomètres », assure-t-il. « L’entreprise dispose de 2 Wallbox Hager 16 A, même si la plupart du temps la recharge des batteries des voitures s’effectue à domicile », chiffre-t-il pour conclure le tour du propriétaire.
Nous sommes tellement habitués à ce que les entreprises signent pour une Renault Zoé : pourquoi une Nissan Leaf ? « Je ne suis pas un adepte de la location de la batterie, ce qui a exclu d’office la Zoé », indique Mathieu Haller. « En LLD, la Leaf est proposée contre des loyers quasiment identiques à ceux que nous devions payer pour la Polo, pour laquelle restait à prévoir un budget pour le carburant », développe-t-il en parfait gestionnaire.
Il enchaîne : « Avec la Zoé, il fallait encore ajouter le coût de la location de la batterie, qui mange les économies réalisées sur le gazole ». « Et puis, il y avait ce fameux problème pour se brancher sur une prise domestique avec la Zoé », conclut-il pour sceller le sort de la citadine dans la PME. Avec, à la louche, 15.000 km au compteur, la Leaf arrivée chez Diatem, il y a 18 mois environ, est le véhicule de fonction intégré à la flotte qui parcourt le moins de kilomètres mensuellement. Normal : les trajets qu’elle effectue sont plus locaux. Juste déçu de l’autonomie qui descend en hiver à 80-90 km sur l’autoroute, son utilisateur attitré est en revanche tout à fait satisfait du fonctionnement global de la compacte. Il a d’ailleurs modifié quelque peu sa façon de conduire pour aller plus loin sur une charge.
Attribuée à un commercial qui ne peut plus s’en séparer, la Volkswagen Golf GTE livrée chez Diatem en avril 2015 totalise déjà 12.000 kilomètres. Le choix d’une hybride rechargeable se justifie par des déplacements plus lointains qu’avec la Leaf. « Nous n’utilisons que rarement les bornes de recharge externes, même si elles sont gratuites autour de chez nous », commente Mathieu Haller, évoquant « des places pas toujours disponibles ; un matériel hors service une fois sur deux ; un maillage trop chiche, pas assez homogène, ni suffisamment fonctionnel ; et l’obligation d’avoir un badge d’accès sur soi ». Le gérant de la PME souligne l’obligation d’embarquer avec soi un adaptateur pour se brancher aux prises européennes de type P17 implantées à Strasbourg, et que l’on trouve plutôt, d’ordinaire, dans les campings. Avec son moteur thermique qui lui autorise à couvrir de grandes distances, la Golf GTE permet à son conducteur de s’affranchir de tant de complications.
Echangée, il y a 14 mois, contre un Volkswagen Tiguan qui consommait en moyenne 8 litres de gazole pour 100 kilomètres parcourus, la Volvo V60 Plug-in Hybrid est entre les mains de Mathieu Haller lui-même. La chaîne de traction du break hybride rechargeable est exclusivement exploitée en semaine dans sa motorisation électrique. De fait, globalement, sur les 27.000 km déjà effectués, l’engin a englouti moins de 2 litres de carburant aux 100 km. « J’aurais aimé disposer de plus de puissance en mode électrique, et moins en diesel », avoue notre interviewé qui espère que sa prochaine voiture sera 100% branchée. « La puissance, de toute façon, je m’en fiche ! », martèle-t-il. A condition que son prix soit inférieur à 50.000 euros, Mathieu Haller se verrait bien au volant d’une Tesla Model 3. « A moins d’opter pour la BMW i3 avec son option Rex qui prolonge l’autonomie », hésite-t-il.
Mathieu Haller n’a pas engagé au hasard son entreprise sur la voie de l’électrification de sa flotte. Il s’est posé nombre de questions, qui l’ont aidé à faire des choix. La voiture à hydrogène ? « Non, en raison de son efficacité énergétique, des pertes, et du problème du transport de l’hydrogène jusqu’aux stations », balaie-t-il. Changer de fournisseur d’électricité pour une offre verte ? « Pas pour l’instant », dit-il en pensant à Enercoop, et en précisant : « Nos datacenters consomment beaucoup d’énergie : passer chez Enercoop ne serait pas judicieux, déjà en raison du surcoût à supporter pour Diatem ». En revanche, il n’écarte pas l’idée de recourir à la coopérative pour la fourniture d’électricité à son domicile. Son architecture idéale de voiture : une électrique avec une autonomie réelle d’au moins 200 kilomètres, équipée d’un prolongateur thermique.
Les Leaf, Golf GTE, et V60 Plug-in Hybrid ont toutes les 3 été respectivement commandées dans les concessions Nissan, Volkswagen, et Volvo de Strasbourg. Mathieu Haller estime que ses démarches, de l’achat à l’entretien, sont rarement simples à mener. « Pour acheter, c’est compliqué ! Pour entretenir, c’est compliqué, surtout si le technicien formé est absent ! Pour les pièces détachées, c’est compliqué ! », regrette-t-il. « C’est chez Volkswagen que j’ai rencontré le commercial le plus compétent, mais c’est chez Nissan que le personnel s’est montré globalement le plus agréable et le plus performant », se remémore-t-il. La Leaf lui a ainsi été prêtée à l’essai pendant un mois. Lanterne rouge pour Volvo ! Avec le break rechargeable, « j’ai enduré des soucis et dysfonctionnements sur une période de 2 mois ».
Diatem s’occupant d’informatique, « il est un peu normal qu’on essaye les véhicules qui reposent sur de nouvelles technologies, et qu’on adopte les nouveaux moyens de se déplacer », évalue Mathieu Haller. « Avec la propulsion électrique, on ne pollue pas l’air en passant », rappelle-t-il, désirant établir « un lien fort entre cet instrument de liberté qu’est la voiture et le respect de l’environnement ». Quant aux retombées sur l’image de l’entreprise, s’il les espère, il ne communique en revanche pas spécifiquement sur ses choix en mobilité.
La présente interview, par exemple, il ne l’a pas sollicitée. C’est Automobile Propre qui est venu à Diatem. Mathieu Haller a de toute façon remarqué que la clientèle de son entreprise s’est aperçu de l’électrification de la flotte de service. « Ca arrive que des clients nous interrogent, mais, dans l’ensemble, ça reste plutôt discret », confie-t-il. Il concède : « C’est le plus souvent le volet technique qui les intéresse, rarement la démarche écolo ». Dans son secteur, peu d’entreprises sont équipées de véhicules branchés. « Ce n’est pas faute de leur présenter les avantages de la mobilité électrique », pourrait-il se désoler, s’il n’avait pas déjà noté des changements de comportement. « Certains dirigeants prennent désormais le bus pour rejoindre leur bureau », reconnaît-il.
Automobile Propre et moi-même remercions Mathieu Haller d’avoir accepté de se soumettre au jeu de l’interview, et surtout, d’avoir réussi l’exploit de rassembler dans l’urgence les 3 véhicules branchés afin d’en prendre une photo de « famille ».
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