AccueilArticlesABB : "la charge rapide prend de plus en plus de place dans l’écosystème"

ABB : "la charge rapide prend de plus en plus de place dans l’écosystème"

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Alors que les voitures électriques annoncent des capacités toujours plus importantes, l’écosystème de la charge se doit de suivre ce changement. Avec Eric Muret, Responsable de l’activité Infrastructures de recharge pour véhicules électriques au sein d’ABB, Automobile-Propre revient sur les évolutions à venir et le positionnement de la société sur le segment de la charge ultra-rapide pour voitures électriques.

« Avec l’arrivée des véhicules avec des autonomies plus grandes, on peut dire que la charge rapide prend de plus en plus sa place dans un écosystème où chaque type de charge à son sens et son usage » résume Eric Muret que nous avons pu rencontrer mi-avril lors du salon EVER-Monaco.

Des puissances qui évoluent

150 kW ? 350 kW ? Jusqu’où ira la puissance de charge de nos futures voitures électriques ? Pour Eric Muret, il y aura différents seuils en fonction du type de voiture. « Pour les voitures premium qui arriveront à compter de 2018, on va avoir des puissances de 100 à 150 kW. Pour les voitures très haut de gamme, ce sera davantage du 300 à 350 kW. Dans ce cas on pourra recharger les voitures en 15 à 20 minutes malgré la capacité batterie plus importante » estime t-il.

Quant au 50 kW, il restera le « mass market en termes de services et de besoins », quitte à progressivement remplacer les bornes de charge lente en 3-20 kW que l’on peut trouver dans les centres-commerciaux et d’autres points de passage.

22 kW AC : une nécessité mais pas une solution unique

Pour Eric Muret, le déploiement massif en France de bornes accélérées 22 kW au détriment des autres standards est une erreur.

« Le 22 kW AC fait partie intégrante des solutions de charge mais il charge quelques véhicules en accéléré et tous les autres en charge lente à 3 ou 6 kW » rappelle t-il.

« C’est une borne qui est nécessaire mais sans un complément en 20 kW CHAdeMO et 20 kW CCS, on ne respecte pas la réglementation européenne qui dit qu’il doit y avoir équité et aucune discrimination entre les solutions de charge. C’est important lorsqu’on met du 22 kW AC de mettre, à minima, du 20 kW CHAdeMO et du 20 kW Combo CCS ou éventuellement du 50 kW » complète notre interviewé.

Un premier démonstrateur 150 kW en Californie

Si les bornes 150 kW d’ABB n’arriveront pas au catalogue avant fin 2017 ou début 2018, la société a lancé il y a quelques mois un premier démonstrateur en Californie en partenariat avec l’opérateur EVgo.

« Cela reste une première et un démonstrateur mais avec un produit complètement finalisé et qui est en cours de passer ses dernier certifications » précise notre interlocuteur. Un chargeur qui garde également la même philosophie que les bornes 50 kW avec un système composé de plusieurs modules de puissance séparés. « Au même tire que nos chargeurs 50 kW sont composés de cinq petits chargeurs de 10 kW, nous avons, par module de 150 kW, trois chargeurs de 50 kW. Lorsqu’on fait du 300 kW, nous ajoutons un second module accolé au premier. Les bornes de 150 kW peuvent donc évoluer facilement vers du 300 kW ».

Pour le fabricant, ces modules séparés présentent un gros avantage sur le plan opérationnel puisque la mise en défaut de l’un d’entre eux ne pourra pas entraîner la panne de l’ensemble de la borne.

Un câble refroidi à l’eau

En termes de structures, on remarquera que la borne 150 kW déployée par ABB pour EVgo est beaucoup plus compacte que les 50 kW actuelles. La raison est simple : les modules de puissance, jadis intégrés à la borne, sont désormais installés dans un compartiment à l’écart selon le même principe que les superchargeurs Tesla.

Quant au câble de charge, il a une particularité plutôt bien cachée. Pour qu’il soit maniable facilement, il est refroidi… à l’eau.

« C’est un point technique qui a demandé beaucoup d’investissement en termes de R&D  au même titre que le fait de réaliser des installations de très haute puissance – de 150 – 300 kW  – dans un environnement urbain. Il n’y a pas d’autres activités dans le monde de l’électronique de puissance où une personne lambda manipule un système d’une telle puissance» précise Eric Muret.

L’enjeu du réseau

Si le fait de déployer des bornes plus puissantes ne sera évidemment pas sans impact sur le réseau ; la question n’inquiète pas forcément notre interlocuteur qui liste les solutions.

« Il faudra prendre en compte cet aspect de façon encore plus forte que les 50 kW actuelles. Il faudra trouver des localisations où la puissance est disponible. L’autre solution va être de manager la puissance de la borne en fonction de l’énergie disponible, ce qu’on appelle du grid management, de manière à s’adapter à la disponibilité du réseau. C’est une fonctionnalité qu’on intègre déjà dans les bornes 50 kW avec une limitation de puissance fixe ou dynamique ».

Notre entretien en vidéo

NDLA : navré pour la mauvaise qualité de son, on fera mieux la prochaine fois :s

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