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Engin d’exception qui se fait discret, le quadricycle branché produit par le Losange a ses inconditionnels. Enseignant en école primaire après une carrière de kiné et une autre d’informaticien, Christian Dehais n’a de cesse de faire connaître le Renault Twizy, jusqu’à avoir imaginé et vendre des accessoires pour l’améliorer, depuis son domicile, dans les environs de Montpelliers (34), entre ville et campagne.
Ecoulé à 2.345 exemplaires dans le monde en 2015, dont 2001 en Europe et 496 en France, devant l’Allemagne (435), l’Italie (297) et l’Espagne (178), le Renault Twizy poursuit sa route, qui, un temps, semblait menacée par le constructeur lui-même. Nous n’en sommes a priori plus là aujourd’hui ! Décliné par Nissan qui le présente aux Etats-Unis sous le nom un peu étrange de « New Mobility Concept », copié entre autres en Chine et en Iran sous les formes respectives du Rayttle E28 et du Parax Quadro Q1, imaginé en utilitaire, exploité en services d’autopartage, tête de pont pour le Losange au Canada, star du cinéma dans Zero Theorem pour figurer une circulation futuriste et connectée, l’engin existe en 2 versions de quadricycles : 45 (léger) et lourd (80).
En juillet prochain, le Twizy 80 acheté neuf, en noir, par Christian Dehais, aura 4 ans. « Pour moi, parler du Twizy n’est pas un sujet anodin, car ce véhicule contient en lui-même les germes d’une solution », explique-t-il. « Ca m’ennuyait d’enfumer les autres pour mes petits déplacements quotidiens », avoue-t-il, rappelant que dans les engorgements de circulation, les voitures avec une seule personne à bord sont encore trop majoritaires. « Le Twizy remplit parfaitement sa fonction : il me déplace d’un point à un autre en me laissant le sentiment de bien faire », plaide-t-il. Il poursuit : « A son volant, j’ai l’impression d’aller dans le bon sens d’un point de vue citoyen ».
Certes, pour les déplacements lointains, Christian Dehais, comme beaucoup d’électromobiliens, utilise ponctuellement une voiture encore alimentée au jus de dinosaure. S’il en avait la possibilité, c’est en Tesla Model S qu’il effectuerait ces trajets. Mais qu’on ne s’y trompe pas : s’il devait un jour abandonner son Twizy trop défaillant, ce serait pour le même modèle ! « Je me suis toujours intéressé aux véhicules électrifiés, à commencer par la Toyota Prius », raconte-t-il. « Mais son prix était trop élevé pour l’acquérir, surtout au regard de mes besoins en déplacements », se remémore-t-il. Quand le quadricycle du Losange est sorti, il est devenu une évidence pour notre interviewé.
En plus de 3 ans et demi, toujours rechargé à la maison, le Twizy de Christian Dehais affiche environ 14.000 kilomètres au compteur. C’est qu’il l’utilise principalement pour ses déplacements quotidiens, afin de rejoindre l’école primaire dans laquelle il enseigne. « Mes élèves m’ont interpelé au début sur l’engin, sans savoir que c’était le mien », s’amuse-t-il à se souvenir. « Quand ils l’ont appris, ils ont alors été étonnés que je me déplace dans un véhicule si petit. Pour eux, c’est comme un gros jouet, qu’ils accueillent avec le sourire », ajoute-t-il. Quant aux collègues, la découverte du Twizy s’est faite par quelques petits tours de roues.
Depuis qu’il possède son Twizy, Christian Dehais n’a reçu que de fréquentes marques de sympathie sur son passage. « Le véhicule attire plus particulièrement les personnes âgées qui m’interrogent sur l’autonomie et le prix », témoigne-t-il. Son contact le plus surprenant : un voisin qui est venu la première fois au bout de 10 ans de proximité. La cause ? Une visite de courtoisie empreinte de curiosité. « Ah ça c’est génial ! », lui a-t-il lâché. « Maintenant, le voisinage est habitué », conclut notre interviewé sur ce volet.
Sa plus grande sortie en Twizy, Christian Dehais l’a effectuée pour accompagner un tout petit bout de chemin Jean-Jacques Pierron dans son tour de France avec un modèle identique, si ce n’est la couleur : rouge. « Soixante-dix kilomètres aller-retour au total, réalisés sur une seule charge », précise-t-il.
« J’aimerais arriver à convaincre les gens et les constructeurs que ce genre de véhicules, tout petits et électriques, deviendra la règle en ville », s’enflamme-t-il. « Il y a 2 ans, j’ai dialogué avec Renault en visioconférence. A l’époque, le constructeur semblait vouloir animer une communauté d’utilisateurs de Twizy, mais le sujet a vite été abandonné », déplore-t-il, évoquant un système hiérarchique sans doute trop rigide et surtout un turnover trop rapide du côté du Losange pour monter et pérenniser un tel projet. « J’ai l’impression qu’ils s’intéressent à nouveau à la question », espère notre interviewé.
Pour faire connaître le quadricycle branché du Losange, Christian Dehais a créé un univers original : le Twizy Fans Tour. Pour y participer, nul besoin de faire le tour de son village, du département, de sa région ou de l’Europe au volant du petit véhicule, mais juste de se prendre en photo avec lui, dans la rue ou ailleurs. « Avec mes diverses activités, je n’ai plus vraiment le temps de dynamiser cet espace », affirme notre interviewé qui lance, par le biais d’Automobile Propre, un appel aux bonnes volontés qui voudraient bien reprendre le flambeau.
Christian Dehais préfère parler de lacunes plutôt que de défauts concernant le Twizy. « Cet engin est déjà un véhicule mythique. Comme la 4 L ou la 2 CV, qui le sont aussi d’ailleurs, il est perfectible. Sauf qu’il ne se vend pas à la hauteur de ce qu’il est », détaille notre interviewé, qui compte bien améliorer le sort du Twizy par ses différentes actions. Dans cette optique, il a imaginé des accessoires pour le perfectionner. Non pas des trucs créés à la va-vite, mais des équipements qui répondent parfaitement à certaines attentes, voire à plusieurs de concert, tout en étant financièrement accessibles. « C’est le constructeur qui devrait s’occuper de cela, mais à défaut… », défend-il.
« De tous les accessoires, ce sont les vitres rigides incassables en polycarbonate qui ont le plus de succès », dévoile Christian Dehais. Déjà une cinquantaine de paires vendues, qui couvrent complètement les échancrures latérales de l’engin. Avec une basse luminosité ambiante, le pare-soleil translucide se fait aussi miroir de courtoisie, sans tain. Quant au porte-bagages, qui permet de voyager à deux dans le quadricycle sans encombrer l’habitacle, il peut supporter aussi bien une cantine qu’un vélo. A découvrir également, entre autres : la housse de protection, les déflecteurs, et les services à la demande.
« J’apprécie le côté business de ma boutique en ligne car il est étroitement lié avec l’idée de rendre service à quelqu’un », ressent profondément Christian Dehais. Parmi ses clients les plus originaux, « des Gallois qui disposent de 3 Twizy pour faire découvrir les beaux paysages de leur campagne, façon tourisme vert », s’émerveille l’enseignant entrepreneur. « De vrais passionnés ! », commente-t-il.
Depuis son blog central, http://lavietwizy.blogspot.fr/, patiemment traduit à l’attention des intéressés anglophones en http://lifeintwizy.blogspot.fr, on retrouve un peu la trace de toutes les actions menées par Christian Dehais en faveur du quadricycle branché du Losange. Ce sont d’abord des tutos pour réparer une butée de porte abîmée, démonter la boîte à gants, et installer quelques-uns des accessoires qu’il fournit. De son site Web, on peut aussi arriver sur l’espace Facebook « Twizy Fans Francophones… ou pas », qui compte plus de 500 membres, dont une centaine d’actifs réguliers. « C’est un peu l’alternative au forum officiel Twizy pour lequel je m’étais investi et qui est moins actif aujourd’hui qu’à ses débuts », plaide-t-il. Enfin, il y a sa chaîne Youtube sur le Net.
Parmi les contacts établis via les réseaux sociaux, Christian Dehais a eu l’honneur et la joie d’échanger quelques messages avec Alain Giraud. Chez Renault, ce dernier était en charge du design du Twizy, dont il qualifiait le premier prototype, très spartiate et évoquant vaguement un quad de cross, de « truc en tubes qui ne ressemble à rien ». C’était dans une vidéo retraçant l’histoire de l’engin et publié à l’automne 2013 par le constructeur (https://www.youtube.com/watch?v=LWqWxMgSydY). « Depuis, Alain Giraud a travaillé sur un autre petit véhicule électrique : le scooter électrique pliant Stigo (https://www.youtube.com/watch?v=fR19M94U_Io) », complète notre interviewé.
Le portrait de Christian Dehais autour du Twizy ne serait pas suffisamment complet, si l’on omettait de signaler sa pétition en faveur d’un bonus écologique pour tous les véhicules électriques, et pas seulement les voitures. En juin 2015, Yoann Nussbaumer, fondateur du présent blog, en avait parlé ici. A l’époque, plus de 900 signatures avaient été recueillies. Il est toujours possible de compléter la liste qui compte désormais plus de 1.250 soutiens.
Automobile Propre et moi-même remercions Christian Dehais pour sa grande réactivité et sa disponibilité à répondre à nos questions. Quel plaisir d’échanger entre passionnés !
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